«Qu’il vienne du Sud ou du Nord n’a pas d’importance»

Suisse romande: Pour l’évêque de Bâle, le nouveau pape doit savoir où il va

Lausanne, 1er mars 2013 (Apic) Pour Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, que le nouveau pape vienne du Sud, de l’Est, de l’Ouest ou du Nord n’a pas d’importance. «Ce qui est important n’est pas d’où il vient, mais où il va ! Il doit aller vers une Eglise proche des gens et fidèle à l’Ecriture.»

Invité de la rédaction du Journal du matin de RTS la 1ere, l’évêque a admis que des questions comme la réforme de la curie, le célibat des prêtres et l’ordination des femmes pouvaient être discutées.

Pour une réforme de la curie romaine

Après la renonciation de Benoît XVI, «l’Eglise n’est pas orpheline car le chef de l’Eglise ce n’est pas le pape mais le Christ», a souligné Felix Gmür. Pour lui l’acte le plus important de Benoît XVI a été son témoignage de foi et son rappel constant que le Christ doit être mis au centre de la vie des chrétiens. L’image d’un théologien froid et distant ne colle pas à Benoît XVI. Au contraire, le jeune évêque de Bâle, qui a eu l’occasion de le côtoyer à quelques reprises le juge «très accessible et très chaleureux».

Pour Mgr Gmür, qui a participé au Synode des évêques à Rome en automne dernier, une des tâches du prochain pape devrait être la réforme de la curie romaine. «C’est une bureaucratie qui n’est pas vraiment transparente. Si un gouvernement n’est pas transparent, on commence à parler. Si les responsabilités ne sont pas claires, cela ne sert pas la crédibilité du gouvernement. Le nouveau pape devra être fort dans son style de gouvernement.»

«Je ne suis pas un progressiste»

A propos des réformes souhaitées dans l’Eglise, l’évêque de Bâle remarque qu’»un certain nombre de fidèles – et de moins fidèles – ont des problèmes avec la doctrine de l’Eglise. Mais il faut d’abord parler du Christ. La religion catholique c’est le christianisme. Si on croit en Jésus-Christ et qu’on décide de la suivre, les autres choses viennent d’une certaine manière ’automatiquement’.»

Pour Mgr Gmür, la place des femmes dans l’Eglise doit certainement être revue, car elles sont tout à fait capables d’occuper des postes dirigeants. «Il n’y a pas seulement les évêques qui dirigent. On peut discuter de l’ordination au diaconat d’abord. Puis on peut discuter de la nécessité d’être ordonné pour chaque poste dans l’Eglise.»

«Le célibat des prêtres est très beau. C’est un mode de vie qui correspond au sacerdoce», estime l’évêque de Bâle. Le sacerdoce est une vocation, le célibat est une autre vocation. Jusqu’à présent l’Eglise (latine ndr) dit que les deux vocations doivent être ensemble. Mais selon moi, elles ne vont pas nécessairement de pair.»

Mgr Gmür ne se considère pas pour autant comme un progressiste. ” Je suis plutôt conservateur parce que je veux conserver la tradition de la Bible et du message du Christ. C’est extrêmement conservateur. Je suis ouvert au dialogue. Je pose les questions, je n’ai pas les réponses. Ces réponses sont à donner par l’ensemble des évêques et même par l’ensemble des fidèles.» (apic/rts/mp)

1 mars 2013 | 09:58
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
Célibat (20), Ordination (82)
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