Jésus et la femme adultère. Lucas Cranach le Jeunes. Huile sur toile, 1549. | Wikimedia Commons
International

Quand Jésus lapide la femme adultère

Falsifier un récit évangélique pour enseigner la morale du parti communiste aux jeunes Chinois est un procédé peu banal. Les catholiques locaux ont été consternés par cette manipulation de l’histoire de la femme adultère.

Dans un manuel scolaire destiné à l’enseignement professionnel dans le secondaire, publié par le service d’édition de l’Université des sciences et technologies électroniques de Chine, les auteurs ont eu l’idée de faire référence à l’évangile de Jean afin d’enseigner «l’éthique professionnelle et le respect de la loi» aux élèves, rapporte Eglises d’Asie.

Le texte reprend le passage de l’évangile de Jean (8.1-11) décrivant la foule voulant lapider la femme adultère selon la loi, et Jésus leur répondant «Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre.» Mais les auteurs chinois ont inventé une fin tout à fait inédite. Selon eux, une fois tous les accusateurs partis, Jésus saisit lui-même une pierre pour lapider à mort la femme en disant: «Moi aussi je suis pécheur, mais si la loi ne devait être exécutée que par des hommes sans faute, la loi serait vaine».

Ce détournement grossier a suscité la consternation et la colère parmi les catholiques chinois. Non seulement la compassion de Jésus qui renvoie la femme en lui disant «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus» est totalement niée, mais en outre Jésus se traite lui-même de pécheur.

Une insulte pour les chrétiens

Un paroissien a publié le passage en question sur les réseaux sociaux, en dénonçant la falsification d’un texte biblique à des fins politiques comme une insulte à l’Église catholique. «Je voudrais que tout le monde sache que le Parti communiste chinois a déjà essayé de déformer l’histoire de l’Église par le passé, de diffamer notre Église et d’attirer la haine du peuple sur notre Église», a-t-il souligné.

Paul, un autre catholique chinois, relève que des déformations similaires de récits chrétiens et de l’histoire de l’Église continuent d’être observées, mais il estime que les protestations des chrétiens n’auront aucun impact. «La même tendance se répète chaque année, mais l’Église ne riposte jamais, ou en tout cas elle ne reçoit jamais le respect et les excuses qu’elle mérite.» (cath.ch/eda/mp)

Jésus et la femme adultère. Lucas Cranach le Jeunes. Huile sur toile, 1549. | Wikimedia Commons
24 septembre 2020 | 09:31
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
Partagez!