Quelque 30’000 entrées au 26e Festival International de Films de Fribourg

Fribourg: «Le Regard d’Or» du FIFF à «Never Too Late», de l’Israélien Ido Fluk

Fribourg, 31 mars 2012 (Apic) «Never Too Late», de l’Israélien Ido Fluk, a remporté samedi 31 mars «Le Regard d’Or» du Festival International de Films de Fribourg (FIFF). Ce Grand Prix d’une valeur de 30’000 CHF, doté par l’Etat de Fribourg (20’000 CHF) et la Ville de Fribourg (10’000 CHF), récompense un road movie qui parle de la société israélienne «d’en bas». Cette 26e édition, la première sous la houlette du nouveau directeur artistique du FIFF Thierry Jobin, a attiré quelque 30’000 spectateurs, soit la moyenne de ces dernières années.

«Never Too Late», montré en Première Internationale au FIFF, est le premier long-métrage du réalisateur israélien. Il a su convaincre le Jury International, présidé par la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi, accompagnée de Golam Rabbany Biplob (Bangladesh), Jacky Goldberg (France), Mohammad Rasoulof (Iran) et Franz Treichler (Suisse). Ce film est l’histoire poignante d’une quête personnelle: celle d’Hertzel, jeune homme en perte de repères qui rentre en Israël après plusieurs années passées à l’étranger et qui, vivant de petits travaux occasionnels, traverse le pays du nord au sud dans la vieille voiture de son père.

Un message de paix pour la Palestine

Lors de la remise du «Regard d’Or» samedi soir, le jeune réalisateur israélien a lancé un message de paix fort applaudi, soulignant qu’ils étaient plus nombreux qu’on ne le croit en Israël «les gens comme nous», qui veulent la fin du conflit et le retrait des Territoires palestiniens occupés. Notons que le film «Historias que so existem quando lembradas», de la réalisatrice brésilienne Julia Murat, a fait un tabac, raflant plusieurs prix.

Le «Talent Tape Award», d’une valeur de 19’000 CHF – destiné à financer le transfert de vidéo sur film au standard cinéma – , va aux producteurs du film «Historias que so existem quando lembradas». Cette coproduction brésilienne, argentine et française, premier long-métrage de Julia Murat, raconte l’histoire de l’arrivée d’une jeune photographe dans un village retiré, le sortant de sa torpeur.

Le Prix Spécial du Jury, d’une valeur de 10’000 CHF, est attribué à «The Last Friday» (Al Juma Al kheira), du réalisateur jordanien Yahya Al-Abdallah. Il raconte l’histoire d’un chauffeur de taxi dans les rues d’Amman qui doit subir une opération alors qu’il n’a pas d’argent.

Le film taïwanais «Honey PuPu», une comédie de science-fiction poétique qui entremêle tous les langages, reçoit une mention spéciale du Jury International. Quant au Prix du Public d’un montant de 5’000 CHF, offert conjointement par le FIFF et le quotidien «La Liberté», il est allé à «Asmaa», du réalisateur égyptien Amr Salama. C’est l’histoire d’une femme quadragénaire qui garde un douloureux secret: sa séropositivité.

Applaudissements pour la présidente sortante Ruth Luthi

«Historias que so existem quando lembradas» remporte également le Prix Don Quijote de la Fédération Internationale des Ciné-Clubs (FICC), le Prix E-Changer (Jury des jeunes) ainsi que le Prix du Jury œcuménique. Le Prix FIPRESCI va au cinéaste coréen Huh Jong-ho pour son film «Countdown».

Cette 26ème édition du FIFF, la première sous la direction de Thierry Jobin, a réuni durant huit jours des cinéastes du monde entier. Outre les salles obscures, les forums et débats, ainsi que la «master-class» Ivan Passer de vendredi après-midi, ont attiré un public cinéphile. Les séances scolaires, organisées à Fribourg, Bulle, Payerne et Morat, ont également connu le succès. Elles attestent de l’intérêt de la jeune génération pour les images venues d’ailleurs.

En prenant congé du FIFF, dont c’était sa dernière édition comme présidente, Ruth Luthi a relevé que Thierry Jobin avait atteint son objectif et réussi à attirer le public avec son choix de programmation. Sous les applaudissements, elle a donné rendez-vous à la 27ème édition du FIFF qui se tiendra du 16 au 23 mars 2013, où elle reviendra comme «simple festivalière». JB

Prix du Jury œcuménique à «Historias que so existem quando lembradas»

Le Prix du Jury œcuménique a été décerné à «Historias que so existem quando lembradas» (Brésil, Argentine, France, 2011). Ce prix de 5’000 CHF est offert conjointement par les deux œuvres d’entraide catholique «Action de Carême» et protestante «Pain pour le Prochain» à la réalisatrice ou au réalisateur dont le film reflète le mieux les valeurs sur lesquelles se fondent ces deux organismes. Le jury est composé d’un représentant de ces œuvres d›entraide des Eglises catholique et protestantes de Suisse, et des représentants de SIGNIS (Organisation catholique internationale pour la communication) et d’INTERFILM (Organisation Internationale Inter-Eglises pour le Cinéma). Le Jury œcuménique du 26e FIFF, présidé par Théo Buss (La Chaux-de-Fonds/Suisse), était composé de Jacques Champeaux (Issy-les-Moulineaux/France), Blanca Steinmann (Lucerne/ Suisse) et Davide Zordon (Trente/Italie).

«Dans un village isolé de la Vallée du Paraíba, où le temps semble s’être arrêté et où une communauté de vieillards répète chaque jour les mêmes gestes et rituels, une jeune photographe arrive et va réveiller ce monde endormi. Travail sur le temps qui passe, la mémoire, la mort, ce beau film baigné de symboles montre comment l’irruption de la jeunesse et l’utilisation de la photographie révèlent les souvenirs. Ainsi on redonne du sens à la vie qui s’écoule et à la mort. Le cimetière symboliquement fermé va pouvoir se rouvrir», peut-on lire dans la motivation du Jury œcuménique.

Ce dernier a encore accordé deux mentions spéciales, qui sont allées à «Asmaa», d’Amr Salama (Egypte 2011), «qui traite de manière dramatique le sujet de la difficile acceptation du sida dans une société traditionnelle, à partir du vécu d’une femme courageuse», et à «In the Open», d’Hernan Belón (Argentine/France/Italie, 2011), «parce qu’il exploite de façon convaincante les mécanismes du genre fantastique tout en identifiant la source de l’inquiétude dans l’expérience commune d’une vie en famille, de ses équilibres toujours délicats, et de la manière dont les personnes aimées, avec leurs projets et attentes, limitent la liberté de chacun». (apic/be)

31 mars 2012 | 23:03
par webmaster@kath.ch
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