Fribourg: Le vicariat épiscopal ne veut pas d’orthodoxes des Gaules dans l’église de Rueyres-St-Laurent
« Querelle » autour du clocher
Fribourg, 27 octobre 2010 (Apic) Le vicariat épiscopal condamne la location de la chapelle de Rueyres-St-Laurent à l’Eglise orthodoxe des Gaules, rapporte La Liberté du 27 octobre.
Alors qu’une messe orthodoxe a déjà été célébrée dans l’édifice, les esprits s’échauffent autour de l’utilisation du lieu de culte. La « querelle » autour du clocher cache un malaise plus profond.
Plus peut-être que la célébration d’un culte autre que celui de l’Eglise catholique dans une chapelle consacrée, c’est l’adhésion de l’abbé T. à l’Eglise orthodoxe des Gaules qui inquiète le vicariat. L’abbé T., qui officiait dans l’Eglise catholique de la région, a été privé de sacerdoce pour « comportement d’ordre sexuel inapproprié ». Il aurait conçu un enfant avec une femme avant de la forcer à avorter. L’abbé nie cependant les faits qui lui sont reprochés. Il est prévu qu’il célèbre la messe de Noël de l’Eglise orthodoxe des Gaules à la chapelle de Rueyres-St-Laurent.
La menace d’un schisme
Pour Marc Donzé, vicaire épiscopal, il n’est pas acceptable de louer un lieu où « est présent le Saint Sacrement » à « une Eglise non canonique » avec laquelle l’Eglise catholique n’entretient pas de relation œcuménique. Et ce d’autant plus si la situation présente des risques schismatiques. Le vicaire rappelle les douleurs provoquées par la fondation de la communauté d’Ecône et fait un parallèle avec la situation de l’abbé T. « Imaginez qu’une moitié de famille aille à Noël à la liturgie de Monsieur T. et que l’autre moitié aille à l’eucharistie catholique. Quelle division, quelle blessure! », relate La Liberté.
La propriété des communes est attribuée par le droit étatique
Selon le droit canonique, tout ce qui ne convient pas à la sainteté des lieux est interdit dans une église consacrée. L’Eglise catholique ne dispose cependant d’aucun moyen de contrainte pour faire appliquer le droit canonique aux communes. Ainsi, les communes, propriétaires, selon le droit étatique des lieux de culte, sont libres de suivre le droit de l’Eglise ou de le rejeter.
En cas de résistance de la part de la commune l’évêché peut cependant déclarer la chapelle profanée, explique René Pahud de Mortanges, Professeur de droit canon à l’Université de Fribourg. Et de souligner: « Elle ne pourra plus être utilisée pour le culte catholique sans rite pénitentiel préalable. Mais c’est une mesure extrême. » (apic/la liberté/amc)