Mais qui est donc ce saint Adalbert, capable de rassembler ce peuple chrétien dispersé ?

Qui est Adalbert

Né en 956, à Libice, à 50 km de Prague, dans une des deux familles qui contrôlaient le pays, il n’a que 27 ans quand il est élu évêque de Prague. Il se distingue d’emblée par sa lutte acharnée contre les coutumes païennes de l’époque – polygamie, divorce, incontinence des clercs, cruauté vis-à-vis des esclaves, vengeances privées, crimes de sang. Son zèle lui vaut la malveillance du duc de Prague Boleslas II, qui finit pas le décourager. Il renonce à sa charge et se rend à Rome en 988 mais, quatre ans plus tard, le pape Jean XV lui ordonne de retourner à Prague.

Il rentre à Prague avec des moines et fonde un monastère à Brevnov, près de Prague. L’absence de soutien du duc rend sa tâche impossible. Un jour, il offre même sa vie en échange de celle d’une femme adultère qui allait être lynchée et qui s’était réfugiée dans la cathédrale. Mais la femme est assassinée sous ses yeux dans l’Eglise.

Découragé, l’évêque retourne à Rome. Il est à peine parti que le duc de Prague ordonne l’extermination de sa famille. En 996, le pape Grégoire V relève le malheureux Adalbert de sa charge d’évêque de Prague et l’envoie évangéliser les païens. Adalbert gagne alors la Hongrie, puis la capitale de la Pologne d’alors, Gniezno, où il repose aujourd’hui – et qui sera l’une des étapes du septième voyage que Jean-Paul II fera dans sa patrie en juin prochain. De Gniezno, Adalbert va encore évangéliser la Prusse, jugée la zone la plus terrible. Il est assassiné alors qu’il a à peine franchi la Vistule, le 23 avril 997. Le roi de Pologne rachète son corps à prix d’or. Un des premiers pèlerins sur sa tombe est l’empereur Otton III. Adalbert est canonisé dès 999.

Homme cultivé, ayant eu des contacts dans toute l’Europe et ayant vécu à une

époque où l’Eglise était encore indivise, Adalbert incarne aux yeux des historiens d’aujourd’hui, un modèle d’unité pour l’Europe et pour l’Orient et l’Occident. (apic/cip/imed)