Les intérêts des nantis plus importants que la vie des pauvres

RDC: Les déhoniens dénoncent le silence complice du monde occidental face aux violences

Mambasa, 20 novembre 2002 (APIC) La ville congolaise de Mambasa, dans la province nord-orientale de le République Démocratique du Congo, pourrait bien à son tour se transformer en un champ de bataille, un de plus, «dans un pays oublié de tout et de tous», lancent des missionnaires déhoniens, dans un appel adressé au monde. Les missionnaires s’inquiètent en constatant que les intérêts des nantis sont plus importants que la vie des pauvres.

Au cours de ce mois-ci, indique un communiqué repris à Rome par la congrégation religieuse, la ville de Mambasa, située à 500 kilomètres à l’est de Kisangani, a accueilli de nombreux déplacés et réfugiés victimes des luttes tribales et des factions militaires qui se disputent le pouvoir et qui ont sauvagement ensanglanté toute la région.

La situation générale s’est cependant aggravée, précisent les déhoniens, depuis que l’ALC (Armée de Libération du Congo), a occupé militairement la ville le 12 octobre dernier, avec son lot de pillages, de violences et d’exactions sur la population.

Le 30 octobre, les autorités qui gouvernaient Mambasa jusqu’à l’occupation, les forces de l’APC (Armée Populaire du Congo), ont repris le contrôle de la ville, «chassant les envahisseurs». Mais ces derniers se sont réorganisés et ils avancent à partir de trois fronts différents «pour réoccuper ce qu’ils ont perdu». Aujourd’hui, les civils craignent une recrudescence des combats armés ou le retour de l’ALC, commente le Père Virginio D. Bressanelli. Selon lui, cette éventualité «entraînera un massacre pire que celui du mois d’octobre».

Les déhoniens dénoncent enfin le silence international et la «complicité du riche monde occidental», qui pourrait et devrait pourtant «mettre fin à ce massacre et à autant de souffrances».

Les déhoniens dénoncent ouvertement: «Nous sommes attristés par le désintérêt et le conditionnement politique des organismes internationaux qui devraient être les garants de la paix, des droits fondamentaux des personnes et des pays, et d’un développement soutenable pour tous. Ils semblent en revanche manipulés par un groupuscule d’Etats ou de forces multinationales qui s’en servent à leur propre avantage». (apic/misna/pr)

20 novembre 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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