La CENCO, ici en 2016, ne soutient pas de candidat. | © MONUSCO/Flickr/CC BY-SA 2.0
International

RDC: les évêques appellent à des élections libres, transparentes et apaisées

Les évêques congolais ont publié le 22 novembre 2018, à la veille du lancement de la campagne électorale, un message où ils font une évaluation du processus électoral. Ils ont également émis plusieurs recommandations destinées aux citoyens, aux autorités et à la communauté internationale pour le bon déroulement des élections présidentielles du 23 décembre prochain.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) s’est réunie en Assemblée plénière extraordinaire à Kinshasa du 20 au 22 novembre, rapporte le site Vatican News. A un mois des élections présidentielles et législatives très attendues, les évêques ont fait une évaluation du processus électoral en cours qu’ils ont publié dans un message fort le dernier jour de leur rencontre, ils dressent d’abord un état des lieux.

Tout n’est pas perdu

«La liberté de manifestation n’est pas encore un acquis pour tous», déplorent les évêques congolais, qui font aussi remarquer que certains opposants politiques sont toujours soit en prison soit en exil. Un Etat apparemment tout-puissant, mais incapable de garantir la stabilité du pays: «cette insécurité, apparemment planifiée, fait planer sur notre pays le spectre de la balkanisation», s’inquiètent les évêques.

Un appel est alors lancé: «peuple congolais, nous vous prenons à témoin». L’épiscopat admet que tout n’est pas encore perdu, à condition d’avoir un esprit patriotique et la volonté politique. La CENCO demande des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées.

La CENCO n’a pas de candidat

Les évêques ont émis des recommandations au peuple congolais pour lequel l’heure est venue de procéder à un vote responsable. La CENCO prévient l’électorat contre «les beaux parleurs et les vendeurs d’illusions» et surtout contre les pratiques de la corruption. Aucune consigne de vote n’est cependant donnée. «La CENCO ne soutient aucun candidat, elle n’a pas de préféré à vous proposer», peut-on lire dans le message. Ce qu’avait d’ailleurs affirmé à cath.ch l’abbé Nshole, le secrétaire général de la CENCO, en septembre dernier.

Les évêques exigent du gouvernement le parachèvement des mesures de décrispation politique telles que prévues dans l’Accord de la Saint-Sylvestre du 31 décembre 2016. Le gouvernement devrait aussi sécuriser les zones où sévissent les groupes armés, garantir la liberté d’expression et lever l’interdiction de manifestations publiques. Selon l’épiscopat, la crédibilité des élections en dépend.

Au service du bien commun et de la vérité

Ainsi, les candidats sont appelés à convaincre les électeurs par la pertinence de programmes politiques et non par des cadeaux. Et à la communauté internationale, on recommande de ne prendre en considération que les résultats qui soient conformes à la vérité des urnes.

Dans la conclusion de leur message, les évêques de RDC insistent sur la gravité de ce rendez-vous électoral pour l’avenir de la nation. «Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter une parodie d’élections dont les résultats ne seraient pas acceptés et qui, de surcroît, plongerait notre pays dans la violence», écrivent-ils avec lucidité. (cath.ch/vatnews/bh)

La CENCO, ici en 2016, ne soutient pas de candidat. | © MONUSCO/Flickr/CC BY-SA 2.0
25 novembre 2018 | 16:37
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
CENCO (35), élections (119), RDC (126)
Partagez!