L'armée congolaise combat des éléments djihadistes au Nord-Kivu (Photo d'illustration: Enough Project/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
International

RDC: Les musulmans condamnent les massacres de Beni

Le 13 août dernier, au moins 50 personnes ont été massacrées dans le quartier de Rwangoma, à Beni, au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). La communauté islamique du pays a condamné ces attaques, probablement perpétrées par les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), d’inspiration djihadiste.

La communauté musulmane a lancé, le 30 août, en réaction aux massacres, une campagne «pour la paix et le développement» dans la région de Beni, rapporte le média local Radio Okapi. El Hadji Masudi Kadogo, chef de la communauté islamique dans la province a indiqué que les objectifs de la démarche étaient à la fois de dénoncer les crimes commis à l’est de la RDC et de chercher des solutions pour qu’ils cessent. «Car ces crimes ternissent l’image de la religion musulmane», a-t-il affirmé. Il s’agit principalement de démontrer à l’opinion publique qu’il n’y a pas de conflits religieux au Nord Kivu, et de décourager l’enrôlement des jeunes par les groupes armés.

Les femmes montent au créneau

Il a répété que la communauté musulmane condamnait fermement les massacres de Beni et soutenait les efforts du gouvernement congolais et de la force onusienne MONUSCO pour «endiguer ce fléau qui endeuille le Nord Kivu». Il a rappelé que l’islam était une religion de paix qui prônait la cohabitation pacifique. Le responsable musulman a exhorté le gouvernement de Kinshasa et l’ONU à œuvrer en synergie avec les leaders religieux, qui sont quotidiennement au contact de la population.

Les associations de femmes du Congo sont également montées au créneau, suite aux massacres de Béni, pour interpeller les leaders politiques et religieux du pays. Une vingtaine d’associations de la province du Nord Kivu ont appelé à cesser d’instrumentaliser la population à des fins personnelles et égoïstes, tout en rappelant que les femmes étaient les premières victimes des violences.

Compassion du pape François

Le pape François avait lui aussi condamné, dans son homélie de l’assomption, le 15 août dernier, ces massacres et dénoncé «le silence honteux de la communauté internationale». A la fin de la prière de l’Angélus, il a confié à l’intercession de Marie, Reine de la Paix, «toutes les angoisses et les douleurs des populations qui, en de nombreux endroits du monde, sont victimes innocentes de conflits persistants».

Selon Radio France internationale (RFI), le nonce apostolique en RDC, Mgr Mariano Montemayor, est allé transmettre, le 30 août, le message de compassion du pape François aux populations de Rwangoma. En compagnie du représentant du Secrétaire général de l’ONU, Maman Sidikou, ils auraient été accueillis à Beni par une «explosion de joie».

Depuis plus d’un an et demi, les massacres de civils se succèdent dans la région de Beni, voisine de l’Ouganda. Régulièrement, la population est frappée par des tueries à l’arme blanche, jamais revendiquées, et qui ont déjà provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes, selon l’ONU. (cath.ch-apic/ibc/ag/rz)

L'armée congolaise combat des éléments djihadistes au Nord-Kivu (Photo d'illustration: Enough Project/Flickr/CC BY-NC-ND 2.0)
30 août 2016 | 17:28
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture: env. 2 min.
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