Regain d’intérêt pour le sacré dans des sociétés sécularisées

Paris: Le président du Conseil pontifical de la culture sur le «Parvis des Gentils»

Paris, 24 mars 2011 (Apic) Le président du Conseil pontifical de la culture, qui s’exprime jeudi 24 mars 2011 à l’occasion du «Parvis des Gentils» – deux journées de dialogue entre intellectuels croyants et non croyants sur le parvis de Notre-Dame de Paris – s’est confié au quotidien catholique français «La Croix». Il relève que cette initiative de dialogue visait à «jeter un pavé dans la mare, stimuler la réflexion et le dialogue, puis observer ce qui se passe».

Le cardinal Gianfranco Ravasi s’est également dit conscient que la vision de l’Eglise pouvait être considérée comme «provocatrice, comme un poil à gratter, un caillou dans la chaussure» face à la culture contemporaine, façonnée par la communication de masse et qui vise «à l’homogénéisation de la pensée». En ouverture du «Parvis des Gentils», il donne une conférence inaugurale à l’Unesco en présence de nombreux diplomates et représentants de la culture.

Pour 60% des Français, la question du sens de la vie ne se pose pas vraiment

Le prélat italien, initiateur du projet du «Parvis des Gentils», constate un regain d’intérêt pour le sacré dans des sociétés pourtant fières d’être sécularisées. «L’Eglise ne se voit plus comme une île isolée du monde. Elle est dans le monde. Le dialogue est donc pour elle une question de principe. Car dans nos sociétés fières d’être sécularisées, on constate pourtant l’émergence de demandes fondamentales. En témoigne l’intérêt pour le sacré, le Nouvel Âge, voire le surnaturel et la magie… Pour répondre à cette urgence, les grands modèles culturels et religieux se présentent avec légitimité», affirme le cardinal Ravasi dans les colonnes de «La Croix».

Pour une large majorité de Français (60%) la question du sens de la vie ne se pose pas vraiment ou alors très rarement, comme il ressort du premier sondage CSA-Parvis des Gentils. Par contre, les Français d’origine musulmane sont beaucoup plus intéressés par la question du sens donné à la vie (55% répondent oui).

Ce sondage est publié en exclusivité par «La Croix», ce qui justifie aux yeux du journal que le Vatican ait choisi Paris, «Ville des Lumières», pour inaugurer le dialogue avec les non-croyants souhaité par Benoît XVI.

C’est ce jeudi et jusqu’au vendredi 25 mars, que s’ouvrent une série de manifestations sous l’égide du Conseil pontifical de la culture, le «ministère de la culture» du pape, visant à proposer aux non-croyants un dialogue. Elle culminera par une rencontre destinée aux jeunes, sur le parvis de Notre-Dame, où le pape s’adressera en français dans une vidéo retransmise sur grand écran.

S’accrocher à Dieu, sans le connaître

Les enseignements du sondage disent toute la difficulté de l’entreprise: car si la question du sens ne rencontre pas un écho important dans une France sécularisée, la possibilité même de dialoguer de foi entre croyants et non-croyants provoque une certaine indifférence auprès des non-pratiquants, les premiers visés par cette offre. Selon le sondage, pour 64% des non-pratiquants (contre 92% des pratiquants!), le dialogue entre ceux qui croient en Dieu et ceux qui n’y croient pas est pas vraiment utile, voire pas du tout utile… (apic/cx/be)

24 mars 2011 | 16:16
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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