Zurich le 12 septembre 2023. Renata Asal-Steger lors de la publication du rapport sur les abus sexuels dans l'Église en Suisse depuis 1950 | © Bernard Hallet
Suisse

Renata Asal-Steger quitte la présidence de la RKZ

A la fin de son mandat de présidente de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ), Renata Asal-Steger jette un regard sur quatre ans mouvementés. Son mandat a surtout été marqué par la crise des abus.

Maurice Page avec kath.ch

«C’est un honneur pour moi d’avoir été la deuxième femme à exercer une telle responsabilité de direction au sein de l’Eglise catholique en Suisse,» a indiqué à kath.ch Renata Asal-Steger. Outre la gratitude, la joie, la fierté et la nostalgie, elle constate aussi que cette fonction lui a coûté de l’énergie physique et émotionnelle. «C’est pourquoi, outre la nostalgie, je ressens aussi un certain soulagement. Avec Roland Loos, je sais que la fonction est entre de très bonnes mains.»

La crise des abus sexuels dans l’Église

Son mandat a été marqué par le thème des abus sexuels commis dans le cadre ecclésial. «Il est également vrai que le thème des abus me bouleverse profondément. Que notre message joyeux et libérateur, l’Évangile, ait été bafoué de la sorte et le soit encore aujourd’hui, cela me fait très mal. Oui, une douleur s’est installée au fond de moi. Des personnes qui ont cherché confiance et protection dans notre Église ont été victimes d’une souffrance inconcevable. Leur vie a souvent été détruite.»

Renata Asal-Steger s’est fortement engagée pour «enfin faire la lumière sur cette obscurité. En tant que responsables de l’Église, nous devons nous confronter à l’analyse des abus. Il est de notre devoir de regarder, d’écouter et d’agir. Et pour cela, il faut aussi des changements structurels.» Les démarches engagées vont se poursuivre. La Conférence centrale et la CES sont en dialogue et en route dans ce sens. «Nous devons aborder ensemble les réformes culturelles et structurelles dont notre Église a un besoin urgent.»

50 ans de la RKZ

Renata Asal-Steger aborde aussi les nombreuses expériences positives vécues au cours de son mandat. «Le point fort a certainement été le jubilé des 50 ans de la Conférence centrale, même si nous n’avons pu le célébrer qu’avec un an de retard à cause de la pandémie de coronavirus. Cela nous a fait du bien de le célébrer dans ce cadre festif et avec tant d’invités: avec d’anciens délégués, avec la Conférence des évêques, avec la présidente de l’Eglise évangélique suisse, Rita Famos, avec de nombreux représentants d’organisations cofinancées.»

Le présidente sortante évoque aussi les invitations à l’étranger: «Au printemps 2023, j’ai pu faire un exposé sur l’Église fraternelle dans le diocèse de Spire. Et en septembre 2023, j’étais à Leipzig pour la Conférence centrale, lors du congrès «Gottes starke Töchter» (des filles de Dieu fortes). Là aussi, j’ai pu faire une intervention. Un recueil contenant les différents exposés paraîtra fin février. Je suis très reconnaissante pour toutes ces possibilités de rencontre, d’échange et de mise en réseau.»

À son successeur Roland Loos, Renata Asal-Steger n’entend pas donner de conseils. «Ces quatre dernières années, j’ai pu travailler en étroite collaboration avec lui, puisqu’il était vice-président. Je sais donc qu’il est très bien préparé et très sûr de lui. Il n’a pas besoin de mes conseils. Mais je lui souhaite d’avoir autant de plaisir que moi à exercer cette fonction. Et qu’il ait la force et le soutien nécessaires pour relever tous les défis qui l’attendent. C’est ce que je lui souhaite de tout cœur, avec la riche bénédiction de Dieu.» (cath.ch/kath.ch/am/mp)

Zurich le 12 septembre 2023. Renata Asal-Steger lors de la publication du rapport sur les abus sexuels dans l'Église en Suisse depuis 1950 | © Bernard Hallet
26 décembre 2023 | 16:38
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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