Réseaux sociaux et habits stylés, le discours que le pape n’a pas prononcé devant les jeunes Paraguayens

Rome, 14.07.15 (cath.ch-apic) «Les discours sont ennuyants, donc je le donne à l’évêque chargé de la jeunesse pour qu’il le publie», a lancé le pape François au terme d’un long dialogue avec les jeunes, sur les bords du fleuve Paraguay à Asuncion. De l’Equateur au Paraguay en passant par la Bolivie, le pape François n’a pas manqué d’improviser plusieurs discours lors de son voyage en Amérique latine, du 5 au 13 juillet 2015. Un retour sur le texte écrit complète bien ses enseignements.

C’est en particulier devant les religieux ou les jeunes, dès que son discours était censé répondre à des témoignages ou des questions, que le pape argentin a laissé tomber le texte préparé à Rome par lui et ses collaborateurs. Dans un discours préparé pour la soirée du 12 juillet, avant de s’envoler pour Rome, le pape devait inciter les jeunes Paraguayens à parler du Christ sur les réseaux sociaux, assurant aussi que le bonheur n’était pas dans «les habits stylés».

Le bonheur n’est pas dans les fringues

«Les discours sont ennuyants, donc je le donne à l’évêque chargé de la jeunesse pour qu’il le publie», a lancé le pape François aux jeunes, rassemblés sur les bords du fleuve Paraguay à Asunción. Dans le discours qu’il devait prononcer, le pape invitait les jeunes générations à se méfier du diable, présenté comme un ’vendeur d’illusions’. Il les encourageait à s’appuyer sur Jésus qui lui, ne vend pas d’illusions. «Le bonheur, le vrai, était-il ainsi écrit dans ce discours, celui qui remplit le cœur, n’est pas dans les habits stylés comme les pilchas (mot populaire pour désigner les vêtements en Amérique Latine, ndlr) que nous portons, dans les chaussures que nous nous mettons, dans l’étiquette d’une marque déterminée».

Le pape encourageait les jeunes à vivre avec leur temps et à témoigner de l’amitié de Jésus et de son style, via les réseaux sociaux. Expliquant que la proposition d’amitié de Jésus donnait la plénitude, le message du pape invitait à ne pas rester entre nous mais à aller sur le terrain afin de gagner plus d’amis. Il encourageait à «diffuser l’amitié de Jésus dans le monde au travail, au bureau, à l’occasion de vos sorties, à travers WhatsApp, Facebook ou Twitter, quand vous allez à une soirée dansante, ou quand vous prenez une bonne infusion de tereré (boisson froide traditionnelle, ndlr), sur la place ou en jouant une petite partie sur le terrain du quartier».

Avec qui veux-tu jouer dans la vie ?

«C’est ça, être ami de Jésus, expliquait-il, non en vendant des illusions, mais en tenant bon. Tenir bon en sachant que nous sommes heureux, parce que nous avons un Père qui est aux cieux». Dans ce texte que le pape a remis publiquement, il valorisait également les retraites spirituelles en filant la métaphore footballistique. «Saint Ignace (…) décrit d’un côté le drapeau du démon et de l’autre, le drapeau du Christ, constatait ainsi le pape. Ce serait comme les maillots de deux équipes (…). A travers cette méditation, il nous fait imaginer comment ce serait d’appartenir à l’une ou l’autre équipe. Cela reviendrait à se demander: avec qui veux-tu jouer dans la vie ?» (apic/imedia/ami/mp)

«J'ai toujours été un prêtre de la rue», affirme le pape François
14 juillet 2015 | 14:47
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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