Retour des déçus du «lefebvrisme» empêché par certains évêques ? (220689)

Interprétration restrictive du «Motu proprio», selon le cardinal Mayer

Rome, 22juin(APIC) Les partisans du schisme de Mgr Lefebvre trouvent plus

facilement de nouvelles adhésions là où les fidèles «traditionalistes» se

voient empêchés de bénéficier de la possibilité de célébrer la messe selon

le missel de 1962, estime le cardinal Paul Augustin Mayer, président de la

Commission pontificale «Ecclesia Dei».

Tirant un bilan d’un an de schisme dans la dernière édition du mensuel

catholique italien «Trenta Giorni», le cardinal Mayer regrette de la part

de certains évêques les interprétations restrictives du «Motu Proprio

Ecclesia Dei». Dans ce document publié après le schisme d’Ecône du 30 juin

dernier, Jean Paul II demandait une ample et généreuse application de l’Indult de 1984, considéré comme insuffisant. De l’avis du cardinal Mayer,

«c’est un fait que le mouvement schismatique rencontre de plus grandes difficultés a s’étendre ou à maintenir ses propres partisans justement là où

l’invitation que le Saint-Père a adressée aux évêques a été accueillie

généreusement»

Bilan positif pour la Fraternité Saint-Pierre

Concernant la Fraternité Saint-Pierre, fondée en automne dernier pour

accueillir les prêtres et les séminaristes abandonnant la Fraternité sacerdotale St-Pie X de Mgr Lefebvre, le cardinal Mayer rappelle qu’elle a été

érigée en société de vie apostolique de droit pontifical. Les constitutions

en ont été approuvées «ad triennum» et c’est l’abbé Joseph Bisig, ex-assistant de l’abbé Franz Schmidberger, qui en est devenu le premier supérieur

général, également pour trois ans.

Aujourd’hui, elle compte 15 prêtres et le 29 juillet prochain, le cardinal Mayer en ordonnera deux autres. Selon l’abbé Bisig, il y a 32 séminaristes étudiant dans le séminaire de la Fraternité, et il y a une centaine de

candidats sur la liste d’attente. L’an prochain, il pense accueillir 30

candidats des Etats-Unis. C’est pour ne pas disperser les forces qu’un

séminaire de la Fraternité Saint-Pierre n’a pas été créé aux Etats-Unis.

Ralliement de religieux et de religieuses

Sur le front des «retours» à l’Eglise catholique, la réintégration de la

cinquantaine de moines bénédictins traditionalistes du monastère Sainte-Madeleine du Barroux (Vaucluse) prend figure de symbole : si la réinsertion

réussit, d’autres communautés traditionalistes pourraient suivre cet exemple, d’autant plus que son supérieur, Dom Gérard Calvet, jouit d’un certain

charisme auprès des traditionalistes. Il vient d’ailleurs d’être désigné

comme premier abbé du monastère par la Commission «Ecclesia Dei», qui a

pris la décision d’ériger canoniquement la communauté du Barroux en monastère «sui juris».

Cette mesure est motivée par «l’évolution positive de la communauté dans

le sens de la pleine insertion ecclésiale». Avec la nouvelle abbaye, une

autre communauté contemplative du Barroux s’est ralliée : Notre Dame de

l’Annonciation, qui compte 34 religieuses. En automne dernier, la Fraternité de Saint-Vincent Ferrier, d’inspiration dominicaine, dirigée par le P.

Louis Marie de Blignières, avait déjà été érigée en Institut de vie consacrée de droit pontifical. Le 2 décembre dernier, cinq de ses membres ont

été ordonnés prêtres.

Les communautés qui sont plus ou moins en voie de régularisation sont en

France sont les Dominicaines de Saint-Esprit, dans le diocèse de Vannes et

la communauté «La Sainte Croix de Riaumont», dans le diocèse d’Arras.

D’autres groupes plus incertains pourraient également faire le pas, comme

les «Servants of the Holy Family» ou les «Missionary Sisters of Our Lady of

the Prairies» aux Etats-Unis. (apic/be)

22 juin 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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