L’Eglise doit s’en remettre à la Parole de Dieu, non à l’esprit du temps
RFA : 4.000 femmes catholiques envoyent une déclaration au pape (290389)
Lippstadt/Bonn, 29mars(APIC/CIP) Plus de 4.000 femmes catholiques ouestallemandes ont adressé au pape Jean Paul II, à la veille de Pâques, une
«déclaration» ou elles soulignent que «notre Eglise n’est pas une association démocratique, mais bien une patrie spirituelle pour les nombreuses
personnes qui s’en remettent à sa doctrine».
«Les enfants sont pour nous des signes d’espérance pour l’avenir»,
affirment d’abord les signataires de cette Déclaration, publiée sous forme
de pavé publicitaire dans un quotidien de Francfort, la «Frankfurter
Allgemeine Zeitung».
Les femmes – qui se définissent comme «mères de famille, ménagères, femmes exerçant un métier et engagées dans la politique et dans la vie sociale
– entendant d’abord réagir devant la grande permissivité qui règne en matière de sexualité. «Nous ne nous sentons pas limitées dans notre réalisation personnelle par le fait d’avoir des enfants, écrivent-elles, et nous
savons qu’aucune femme ne devient plus libre en mettant à mort l’enfant
qu’elle porte en elle. Nous sommes assez libérales pour accorder à tout enfant son droit d’être humain à la vie. Et nous sommes assez éclairées, en
tant que femmes modernes et critiques, pour pouvoir apprécier la largeur de
vues de l’encyclique «Humnanae Vitae». Nous ne considérons pas la «pilule»
comme un moyen d’émancipation – c’est souvent, au contraire, un moyen
d’aliénation – et nous ne considérons pas la liberté sexuelle comme un
signe de libération».
«Que nous ne puissions pas monter à l’autel comme prêtresses, cela ne
heurte pas le sentiment de notre propre dignité, et nous ne nous situons
pas non plus dans un rapport de concurrence face aux hommes de cette Eglise».
Contrairement à certaines revendications, que les auteurs de la
déclaration jugent trop marquées par la mentalité actuelle, l’Eglise n’a
pas à épouser pour elle-même l’idéal démocratique. «En tant que Parole de
Dieu, l’Eglise n’est pas concernée par les tentatives de ralliement à la
tendance de la majorité. Dans cette Eglise – que Jésus-Christ a fondée sur
Pierre, le Rocher – ce n’est pas de pouvoir qu’il s’agit, par exemple dans
les nominations épiscopales, mais de pleins pouvoirs».
«Aussi longtemps que notre Eglise prendra Dieu plus au sérieux que
l’adaptation à la mentalité de l’époque, nous nous y sentirons chez nous»,
concluent les femmes signataires de ce document, qu’on appelle déjà
«Déclaration de Bonn», parce qu’elle a été transmise au pape via la
nonciature de Bonn et remise également à la Conférence épiscopale
allemande, dont le siège est aussi à Bonn.
En donnant à leur prise de position le titre de «Déclaration de Bonn»,
les 4.132 femmes signataires ont manifestement voulu prendre le contrepied
des 163 théologiens catholiques qui ont signé en janvier dernier la
«Déclaration de Cologne» pour réclamer une «catholicité ouverte» et
dénoncer une «mise sous tutelle» de l’Eglise par un excès de centralisation
romaine et une extension jugée démesurée du magistère pontifical.
(apic/cip/bd)