Huit prêtres espagnols, un religieux français, une laïque allemande
Rome : 10 nouvelles béatifications à la basilique Saint-Pierre
Rome, 7 mars 1999 (APIC) Dans le cadre solennel de la basilique Saint-Pierre, Jean Paul II a procédé dimanche à la béatification de huit prêtres espagnols assassinés durant la guerre civile en Espagne en 1936, d’un religieux français au XVIIe siècle et d’une laïque allemande décédée en Bavière en 1925.
Les huit prêtres espagnols se sont distingués par leur amour de la Vierge Marie, avant de mourir assassinés en 1936 près de Grenade en Espagne. Il s’agit de Vicente Soler et ses six compagnons, de l’Ordre des Augustins Récollets, et du prêtre Manuel Martin Sierra.
Cinq d’entre eux, les Pères Deogratias Palacios, Leone Inchausti, Giuseppe Rada, Giulano Moreno et le Frère Giuseppe Riccardo Diez, ont été tués le 25 juillet 1936, leur couvent étant assailli par des soldats qui les fusillèrent.
Un autre religieux, le Père Vincenzo Pinilla a été tué à coup de mitraillette le lendemain avec le Père Manuel Martin Sierra, curé d’une paroisse proche où il s’était réfugié.
Enfin, le dernier, le Père Vincenzo Soler, a été arrêté le 29 juillet et conduit en prison pour être fusillé le 15 août suivant. En attendant, il s’occupa des prisonniers en leur redonnant courage et esprit de foi.
Autre bienheureux proclamé par Jean Paul II ce dimanche 7 mars: le prêtre français Nicolas Barré (1621-1686), de l’Ordre des Minimes, fondateur des Congrégations des Soeurs de l’Enfant-Jésus.
Entré à 19 ans à Amiens dans l’Ordre religieux des Minimes de Saint François de Paule, Nicolas Barré a d’abord été professeur de philosophie et de théologie dans un couvent parisien, tout en étant chargé de direction spirituelle et de prédication.
Souffrant d’une surcharge de travail intellectuel, qui contrastait avec son désir de partir en mission auprès des plus pauvres, Nicolas Barré a ensuite été de nouveau envoyé à Amiens à l’âge de 36 ans. Il y mène une vie plus simple et reprend des forces. En 1659, il est envoyé à Rouen pour y prêcher des missions populaires. Frappé par la misère et l’abandon moral des enfants des quartiers populaires, il communique sa préoccupation à quelques jeunes filles et les invite en 1662 à se mettre au service de ces enfants, pour leur offrir une formation humaine et spirituelle. Ces jeunes filles formèrent à partir de 1669 une communauté laïque engagée dans l’éducation populaire, qui se développera ensuite dans toute la France sous différentes formes.
Jusqu’à sa mort, le Père Nicolas Barré soutiendra la naissance d’écoles populaires. Il sera consulté à plusieurs reprises par Jean Baptiste de la Salle, qui fonda à la même époque les Frères des Ecoles chrétiennes.
Jean-Paul II a également béatifié une femme laïque, l’Allemande Anna Schäffer (1882-1925). Ayant grandi en Bavière dans une famille pauvre, Anna Shäffer se consacra à Dieu dès l’âge de 12 ans. Elle souhaitait devenir religieuse dans un pays de mission. En 1901, un accident la conduisit à l’hôpital et l’obligea à rester clouée au lit dans une situation de grande indigence. Après s’être révoltée une temps contre la souffrance, elle prit la décision d’offrir sa vie à Dieu. Avec l’aide du curé de sa paroisse qui l’assistait. Promettant prières et réconfort à ceux qui s’adressaient à elle, elle mourut finalement en «odeur de sainteté» en 1925, alors qu’elle était gagnée depuis deux ans de paralysie, et atteinte de crampes douloureuses et d’un cancer au rectum. Dimanche, le pape a qualifié Anna Schäffer de «bienheureuse de l’espérance qui a expérimenté dans sa chair que la maladie et la faiblesse peuvent être des lignes par lesquelles Dieu écrit son Evangile». (apic/com/ba)