Rome: «Abba pater», le CD-Rom du pape mis en vente le 23 mars
Un tabac au niveau mondial
Rome, 18 mars 1999 (APIC) Le pape Jean Paul II est la vedette d’un CD-Rom présenté mercredi au Vatican. Il y chante le pardon et la charité, prie aussi. Cela en cinq langues, latin compris. Tiré à un million d’exemplaires, le disque sera mis en vente le 23 mars. Le premier exemplaire en or du CD-Rom lui a été remis lors de l’audience générale du mercredi. Le «disque» pourrait bien faire un tabac au niveau mondial aussi bien par le nombre d’exemplaires vendus que par l’importance des royalties.
Le CD-Rom du pape, est une compilation d’enregistrements en direct de Jean Paul II, comme le chant du Notre-Père, mis en musique par deux compositeurs italiens. Il s’agit d’une coproduction de Radio Vatican et des éditions Saint-Paul. La maison «Sony-Classical» en assure sa distribution.
Le projet a été réalisé dans le cadre du Jubilé de l’an 2000. Les royalties, qui pourraient prendre des proportions encore jamais atteintes, sont destinées à Radio Vatican et à la société Saint-Paul, ainsi qu’aux Eglises catholiques nationales qui se chargeront de la distribution du CD-Rom.
Dans le CD «Abba pater», titre de l’œuvre, (»abba» signifie «père» dans la langue araméenne utilisée par Jésus), le pape aborde les thèmes de la charité, du pardon et de la réconciliation dans onze morceaux, tirés surtout de la Bible et accompagnés par des musiques classiques ou originales, choisies en tenant compte du «rythme» du pape, analysé par un ordinateur.
Deux ans de travail ont été nécessaires pour sélectionner les morceaux, choisis en analysant la documentation gardée dans les archives de Radio Vatican.
Le CD-Rom contient également des images qui montrent Jean Paul II rencontrant les foules lors de ses pèlerinages, se promenant tout seul à la montagne, embrassant des enfants. Elles sont mixtées à des images symboliques illustrant les textes de ses prières et de ses commentaires.
L’idée n’est pas de rendre le pape «gadge», affirme un représentant de «Sony-classical», au micro de Radio Vatican. «L’idée, c’est que chacun ait la possibilité d’écouter une voix, la voix du millénaire, tout simplement». La stratégie de la distribution s’est donc adaptée à ce produit unique en son genre, et a nécessité des «précautions».
Le sens des mots
Le disque offre ainsi une version musicale «compacte», et moderne de vingt ans de pontificat, dans la perspective du Jubilé, comme le souligne le directeur de Radio Vatican, le Père Pasquale Borgomeo. C’est pourquoi les thèmes abordés sont ceux du Jubilé: conversion, pardon, réconciliation. Réalisé en cinq langues, le disque allie des musiques de facture classique ou contemporaine, rythmée, attirante pour les jeunes, soutenant une douzaine de textes clefs.
Le disque entend aussi mettre en relief la personnalité du pape. De fait, le morceau de bravoure que l’on a déjà pu entendre aujourd’hui est le «Notre Père»; chanté en latin par Jean Paul II et soutenu par une musique rythmée – «techno», précise Radio Vatican – gravée sur l’enregistrement en direct.
Un parcours de 20 ans de pontificat
Une adaptation a également été nécessaire du côté des compositeurs, Stefano Mainetti et Bernardo D’Amicis. Pour Stefano Mainetti, la voix même du pape a guidé la composition. «Quand j’ai reçu cette charge de composer une musique à partir des enregistrements du Saint-Père, avoue le musicien, j’ai eu un moment de doute parce que c’était une expérience que je n’avais jamais affrontée, étant donné que d’habitude j’écris des musiques de film. Mais je me suis mis au travail, disons, humblement : en essayant de rester le plus simple possible. Ce qui m’a le plus aidé, c’est la voix même du Saint-Père, le rythme de sa voix, la scansion de sa récitation. La musique est venue ensuite pour souligner le sens des mots, sans gêner ni saturer le message du pape».
Un passage émouvant retiendra l’attention des jeunes des Journées mondiales de la jeunesse de Paris en août 1997: la demande de pardon de Jean Paul II, formulée en français lors du rendez-vous de Longchamp, pour ce que les chrétiens ont commis au cours de l’histoire, et à l’occasion de l’anniversaire de la Saint-Barthélémy. Le Père Borgomeo explique le choix de ce passage: «C’est l’un des textes, dit-il, où vraiment la conscience de l’Eglise se manifeste avec un accent de grande sincérité».
Parcourir ces vingt ans de pontificat, cela veut dire aussi constater les altérations d’une voix, celle d’un brillant jeune acteur polonais qui avait appris dès sa jeunesse à mettre l’accent sur le mot juste, à ménager des pauses, à jouer sur le rythme. «En comparant le timbre de la voix du pape aux différentes époques, ajoute le P. Borgomeo, tout chrétien et tout homme, je crois, peut réaliser combien cet homme a donné sa vie au service de l’Eglise». (apic/zenit/pr)