Pour les prêtres anglicans une nouvelle ordination est nécessaire

Rome: accueil des anglicans dans l’Eglise catholique (051293)

Rome, 5décembre(APIC) Une délégation de la Conférence épiscopale catholique d’Angleterre et du Pays de Galles s’est rendue vendredi et samedi à la

curie pour discuter de la réception dans l’Eglise catholique des anglicans

opposés à l’ordination des femmes au sacerdoce. Il s’agissait de la première rencontre formelle sur cette question. Les prêtres anglicans seront réordonnés, mais on veillera soigneusement à ne pas mettre en danger l’oecuménisme.

La délégation, composée du cardinal Basil Hume, archevêque de Westminster, et de trois évêques, a rencontré notamment les cardinaux Ratzinger

(Doctrine de la foi), Cassidy (unité des chrétiens).

Deux documents de la Conférence épiscopale britannique, datés du 23

avril et 19 novembre détaillent les lignes maîtresses des conditions d’accueil des anglicans avec un souci constant de ne pas envenimer le dialogue

avec la communauté anglicane, de ne pas troubler la communauté catholique

et d’éviter l’apparition d’un autre «corps ecclésial», (c’est-à-dire un

schisme dans l’Eglise anglicane).

Des contacts sont prévus entre évêques anglican et catholique concernés

lors de la conversion de pasteurs. En outre, une commission conjointe sera

établie avec l’Eglise d’Angleterre pour examiner tous les aspects de la

question. Les deux documents catholiques présentent cependant une nuance

importante. Celui d’avril envisageait la possibilité d’accueillir des groupes d’anglicans qui, au moins pour un certain temps, auraient pu garder une

ordonnance pastorale et une identité ecclésiale distinctes. En novembre, on

tend à écarter cette voie en faveur d’une intégration totale dans la vie

catholique des diocèses. «L’établissement d’une prélature personnelle ou

d’une structure pastorale spéciale – comme il y en a aux Etats Unis pour

les épiscopaliens passés au catholicisme dans les années 1980 – ne pourrait

que multiplier les identités ecclésiales de façon dommageable et confuse».

Le document insiste sur le fait qu’une conversion est toujours une affaire individuelle, même si on peut accepter qu’un groupe de pasteurs et

leurs fidèles fassent ensemble le cheminement vers l’Eglise catholique.

Pour les prêtres convertis, même si cela «n’implique aucune méconnaissance

de leur ministère précédent» on demandera d’accepter l’ordination dans

l’Eglise catholique et leur «pleine inégration dans la succession apostolique». Cette exigence, qui reprend la position catholique définie par le pape Léon XIII à la fin du siècle dernier, est nécessaire, dit le document.

«Car nous ne pouvons pas accepter le moindre doute sur les défauts des ordres conférés dans l’Eglise d’Angleterre.»

Il est douteux qu’une telle position reste sans répercussion sur le dialogue officiel entre catholiques et anglicans qui s’est longuement penché

sur la notion de ministère.

Même si les médias ont tendance à souligner surtout cet aspect, la réordination de prêtres anglicans mariés ne pose pas de problème spécial, pourvu qu’on n’y voie pas une remise en question de la règle du célibat dans

l’Eglise latine. Par ailleurs, cette pratique remonte déjà au pape Pie XII.

(apic/sv/mp)

5 décembre 1993 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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