Rome: Audience du pape sous le signe de la Journée mondiale du refus de la misère
Benoît XVI appelle les plus pauvres à «refuser l’inacceptable»
Rome, 17 octobre 2007 Le pape a appelé les plus pauvres à «refuser l’inacceptable», lors de l’audience générale, le 17 octobre, dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère, célébrée un peu partout dans le monde, et notamment à Paris, Place du Trocadéro et en Suisse, à Berne et Genève entre autres.
Au cours de son audience générale place Saint-Pierre, Benoît XVI a appelé les plus pauvres à «refuser l’inacceptable», alors qu’est célébrée la Journée mondiale du refus de la misère. Au cours de sa catéchèse hebdomadaire, le pape a également évoqué la figure du saint italien Eusèbe de Vercelli (mort en 371), demandant aux fidèles de s’opposer «aux prétentions injustes du pouvoir politique» et de «maintenir» les valeurs «authentiques» de la foi, de la paix et de la prière.
«En ce jour où nous célébrons le vingtième anniversaire de la Journée du refus de la misère, a lancé le pape, ma pensée rejoint toutes les personnes qui doivent affronter des conditions de vie difficiles». «Je voudrais dire d’abord à chacune d’elles l’affection du successeur de Pierre», a commenté Benoît XVI avant de les inviter «à puiser dans leur dignité d’hommes et de femmes, créés à l’image de Dieu, les raisons de refuser l’inacceptable, la force de croire en un avenir meilleur pour elles et pour les leurs, la joie de s’entraider et enfin la simplicité d’accepter le secours fraternel qui leur est offert par ceux qui entendent leur cri».
Devant quelque 30 000 pèlerins rassemblés place Saint-Pierre, le pape a également affirmé que «la disparité entre riches et pauvres est devenue de plus en plus évidente et inquiétante, y compris au sein des pays les plus économiquement avancés». «Cette situation préoccupante s’impose à la conscience de l’humanité», a-t-il encore constaté. «J’invite aussi, une fois encore, tous les fils et les filles de l’Eglise à partager généreusement le combat contre la misère», a conclu Benoît XVI.
20 ans déjà: loin du compte pourtant
Le père Joseph Wresinski, fondateur du mouvement ATD-Quart Monde, a lancé en 1987 le premier rassemblement contre la pauvreté à Paris (France) baptisé Journée du refus de la misère. Ce rendez-vous a pris un caractère mondial à partir de 1993, lorsque l’ONU a décidé de faire du 17 octobre la «Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté», seule journée des Nations Unies issue de l’initiative d’une petite ONG.
Au cours de sa catéchèse, Benoît XVI s’est arrêté sur la figure de saint Eusèbe de Vercelli, «premier évêque de l’Italie du nord», qui vécut au 4e siècle. Benoît XVI a souligné comment saint Eusèbe invitait «les fidèles à ne pas considérer le monde comme une demeure définitive, mais à désirer la Cité future, la Jérusalem du Ciel et à recevoir de Jésus seul les authentiques valeurs à vivre» comme celles de s’opposer «aux prétentions injustes du pouvoir politique» et de «protéger la foi, de maintenir la paix et de persévérer dans la prière». «Je vous recommande en particulier de prendre soin et de maintenir ces valeurs pérennes», a-t-il souhaité.
De Genève à Paris
La 20e journée mondiale du refus de la misère a été commémorée au Palais des Nations à Genève en association ATD Quart Monde. Personnel de l’ONU, missions permanentes et ONG étaient conviés à la cérémonie. Marie Heuzé, porte-parole de l’ONU, a lu le message publié à cette occasion par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Ce dernier fait notamment état dans ce texte de «résultats mitigés» concernant les promesses du Millénaire d’éradication de la pauvreté.
A Paris, près de 20’000 personnes sont attendues mercredi sur le parvis des droits de l’homme au Trocadéro Le président Nicolas Sarkozy devrait y prononcer un discours sur la lutte contre la pauvreté en France. (apic/imedia/ami/ag/pr)