Une catéchèse consacrée au Sacré-Coeur de Jésus
Rome: audience générale du mercredi (080694)
Rome, 8juin(APIC) Le pape Jean Paul a donné son audience générale du mercredi de la fenêtre de son appartement privé qui domine la Place SaintPierre. La catéchèse du pape a porté sur le Sacré-Coeur de Jésus, dont la
solennité tombe le 10 juin.
«Il est important que la sensibilité des fidèles pour ce message reste
vive, a-t-il dit, car c’est dans le Coeur du Christ que l’amour de Dieu a
rencontré l’humanité entière». Ce message «garde une extraordinaire actualité parce que l’homme contemporain se trouve souvent perturbé, divisé,
quasi privé d’un principe intérieur qui créerait unité et harmonie en son
être et en son agir».
Jean-Paul II constate que «des modèles de comportement très répandus
exaltent indûment la dimension rationnelle-technologique de la personne ou,
à l’opposé, sa dimension instinctuelle». Il précise: «Le centre de la personne n’est ni la raison pure, ni le pur instinct. Le centre de la personne
est ce que la Bible appelle le coeur.»
Cette analyse trouve une application en cette fin du XXe siècle: «Désormais, continue le pape, l’incrédulité issue de l’illuminisme qui a longtemps dominé est dépassée. Les personnes éprouvent une forte nostaligie de
Dieu, mais elles ont comme perdu la voie du sanctuaire intérieur où accueillir sa présence: ce sanctuaire est précisément le coeur, où la liberté
et l’intelligence se rencontrent avec l’amour du Père qui est dans les
cieux».
Jean-Paul II a poursuivi son propos en restituant dans son contexte historique la dévotion au Sacré-Coeur: «Développée en Europe il y a deux siècles, sous l’impulsion de sainte Marguerite Marie Alacoque, elle fut une
réponse au rigorisme janséniste qui avait fini par méconnaître l’infinie
miséricorde de Dieu».
Jean-Paul II voit la dévotion au coeur de Jésus comme «une proposition
de plénitude authentique et harmonieuse» pour «une humanité réduite à une
seule dimension et tentée de céder à un nihilisme certainement pratique,
sinon théorique». Il observe qu’un «penseur connu» avait annoncé la «mort
de Dieu», mais que «du Coeur du Christ, mort sur la croix, une fontaine
éternelle de vie a jailli qui donne l’espérance à tout homme». Dans cette
ligne, Jean-Paul II affirme: «L’homme de l’an 2000 a besoin du Coeur du
Christ pour connaître Dieu et se connaître lui-même. Il en a besoin pour
construire la civilisation de l’amour». (apic/jmg/pr)