Rome: Béatification de Padre Pio le 2 mai à Rome

«Pas en raison de ses stigmates»

Rome, 25 avril 1999 (APIC «Ce n’est pas parce que Padre Pio avait les stigmates que le pape va le béatifier le 2 mai!», souligne le Père Daniel Ols, dominicain et membre du collège des «relateurs» au sein de la Congrégation pour les causes des saints, à quelques jours de la cérémonie de béatification par Jean Paul II.

«Le rôle de la dévotion populaire est important pour permettre l’ouverture d’un procès de béatification», explique le Père Daniel Ols. «Elle est même nécessaire, puisque la première condition pour entreprendre une cause est la réputation de la sainteté de la personne, non seulement pendant sa vie, mais surtout après sa mort».

«Dans le cas de Padre Pio, continue le Père Ols, cette réputation était déjà établie avant sa mort, et s’est répandue bien au-delà des frontières italiennes. En partie à cause des aspects extérieurs de sa sainteté, remarque le dominicain, à savoir en particulier ses stigmates. Mais pour nous, à la Congrégation pour les causes des saints, il est évident que ce ne sont pas d’abord ces critères qui ont servi à la béatification».

«Bien entendu, la Congrégation a étudié ces phénomènes surnaturels pour savoir s’il ne s’agissait pas de supercheries», précise le dominicain. «Si l’on s’était rendu compte que les stigmates de Padre Pio étaient faux, sa cause aurait été terminée immédiatement ! A ce sujet, les études sont approfondies, pour s’assurer qu’il n’y a pas là la manifestation d’un état psychique anormal, ce sur quoi beaucoup sont très méfiants aujourd’hui».

«Et par ailleurs, les stigmates du Padre Pio, même une fois que l’on a reconnu qu’ils étaient vrais – autrement dit qu’ils avaient une origine surnaturelle -, ne suffisaient pas à prouver sa sainteté !» s’exclame le religieux. «Les charismes ne supposent pas a priori la sainteté de ceux qui les reçoivent».

Outre l’étude de ces phénomènes, l’attitude du Padre Pio vis à vis de ses supérieurs et de la hiérarchie ecclésiastique a été d’une grande importance pour reconnaître sa sainteté, continue le Père Ols. A plusieurs reprises, ceux-ci ont pris des décisions à son sujet, lui demandant par exemple de suspendre tout ministère public. Padre Pio a toujours été d’une obéissance exemplaire dans ces cas, même s’il pouvait se rendre compte parfois que ces décisions n’étaient pas justifiées. «Il y a là un signe de sainteté important».

«C’est donc ce qu’on appelle l’héroïcité des vertus qui compte d’abord pour la Congrégation pour les causes des saints», résume le dominicain. «Nous avons regardé, à partir des témoignages, comment Padre Pio a pratiqué les vertus de foi, d’espérance, de charité, d’humilité, de justice envers Dieu et envers les autres, comment il a été fidèle à ses vœux religieux etc…» Le 18 décembre 1997, Jean Paul II a reconnu l’héroïcité des vertus de Padre Pio, et l’a donc proclamé vénérable.

«Pour la béatification, poursuit le Père Daniel Ols, il fallait alors reconnaître l’existence d’un miracle accompli après sa mort grâce à son intercession». C’est ce qui est arrivé le 21 décembre dernier, lorsque Jean Paul II a signé un document certifiant la guérison miraculeuse d’une italienne de Salerne. Le pape a alors lu le décret pour sa béatification. «Un autre miracle sera nécessaire pour sa canonisation, conclut le Père Ols, comme pour tous les bienheureux qui attendent d’être proclamés saints». «Dans le cas de Padre Pio, on peut penser qu’il ne tardera pas à se produire, vu le nombre de personnes qui le prient !»

Message universel

Le Père Gerardo Di Flumeri, vice-postulateur de la cause de béatification du Padre Pio, abonde dans le même sens. «Padre Pio est un saint universel parce que son message est universel. Son message était d’une clarté et d’une simplicité étonnantes. Le Père rappelle enfin les nombreux groupes de prière, en particulier en Italie. Plus de 2’000, dit-il, et plus de 370 à l’étranger. (apic/imed/zenit/pr)