Une enquête confirme les propos du Vatican

Rome: Benoît XVI a bien adhéré contre sa volonté aux jeunesses hitlériennes

Rome, 28 juillet 2006 (Apic) L’ouverture des archives du séminaire de Sankt Michael, en Bavière, où Benoît XVI a fait ses études, confirme que c’est contre sa volonté que le jeune Ratzinger a adhéré aux jeunesses hitlériennes.

Le quotidien allemand «Süddeutsche Zeitung», qui cite ces archives, se fonde sur les recherches menées par l’historien allemand Volker Laube, sur demande de l’archevêché de Munich, à la suite des critiques faites dans la presse sur le passé nazi de Benoît XVI.

L’enquête historique sur Joseph Ratzinger, «Volker Laube, Das Erzbischöfliche Studienseminar St. Michael in Traunstein une sein Archiv» a été publiée en Allemagne par la maison d’édition Schnell und Steiner. Le «Süddeutsche Zeitung» en a anticipé le contenu.

D’après les recherches menées en indépendant par l’historien Volker Laube, le jeune séminariste Ratzinger n’a pas adhéré de son gré aux jeunesses hitlériennes. Les archives du petit séminaire de Sankt Michael, à Traunstein, où le pape a étudié, révèlent que le fait de supprimer, en avril 1938, les bourses d’étude aux élèves non membres des jeunesses hitlériennes a mis la famille Ratzinger en difficulté. Une demande de baisse des frais de scolarité pour les enfants Ratzinger fut alors adressée par leur père, avec succès, au cardinal Michael Faulhaber, l’archevêque de Munich.

En 1939, l’intégration des jeunes Allemands dans les jeunesses hitlériennes fut rendue obligatoire, mais Joseph Ratzinger n’avait que 12 ans. C’est en 1941, le jour de son 14e anniversaire, qu’il devint par force membre des «Hitlerjunge». Il fut alors catalogué de «membre obligé» – «Zwangs-Hitlerjunge», qualificatif le différenciant de ceux qui y avaient adhéré spontanément – «Stamm-Hitlerjunge». C’est le 2 août 1943, qu’il fut incorporé comme auxiliaire dans la défense antiaérienne.

Confirmation

Les archives de l’archevêché de Munich, en Bavière, dont l’ouverture a nécessité l’accord du pape, puisque les données concernant les élèves sont normalement gardées secrètes jusqu’à 30 ans après leur mort, ont confirmé les propos du Vatican sur cette affaire. Au moment de son élection en avril 2005, un certain nombre de journaux avaient critiqué le passé nazi de Joseph Ratzinger. Par ailleurs, les archives confirment aussi le fait que le pape fut un élève modèle, toujours dans les premiers de sa classe, à part en sport.

En outre, l’étude donne un éclairage sur les paroles controversées du pape lors de sa visite à Auschwitz, en Pologne, le 28 mai dernier, lorsqu’il a déclaré que le peuple allemand avait été «utilisé et abusé par un groupe de criminels» nazis. C’est «le souvenir de ce que le jeune Joseph Ratzinger avait vécu en ces moments-là en Haute Bavière, quand une bande d’idéologues avaient versé son énergie criminelle dans le monde catholique», rapporte le quotidien allemand. (apic/i media/ar/jas/pr)

28 juillet 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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