Pour ne pas ordonner des prêtres à tendance homosexuelle

Rome: Benoît XVI approuve une nouvelle Instruction

Rome, 20 septembre 2005 (Apic) La Congrégation pour l’éducation catholique va prochainement publier une Instruction rappelant l’exigence de l’Eglise catholique de ne pas ordonner de prêtres à tendance homosexuelle. Ce document, demandé par Jean Paul II en 1994, a été approuvé fin août 2005 par Benoît XVI qui en a ordonné la publication.

Le document, à l’étude depuis 1994, a finalement pris la forme d’une Instruction signée par le préfet et le secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, le cardinal Zenon Grocholewski et Mgr Michael Miller.

Ce nouveau texte, approuvé fin août 2005 par le pape Benoît XVI, qui en a ordonné la publication, souligne l’importance pour l’Eglise de ne pas admettre au séminaire des candidats à tendance homosexuelle, aussi chastes soient-ils, leur façon d’être n’étant pour elle pas en harmonie avec le sacerdoce. L’Eglise catholique manifeste ainsi sa volonté de s’assurer de la «qualité» de ses ministres et son souhait de se protéger de scandales causant du mal et nuisant profondément à son image, quitte à se priver d’un certain nombre de vocations.

L’Instruction qui sera prochainement publiée, sans doute après l’assemblée ordinaire du Synode des évêques qui a lieu du 2 au 23 octobre prochains, concerne spécifiquement les séminaires. Les prêtres à tendance homosexuelle déjà ordonnés sont pour leur part appelés à respecter fidèlement leur engagement et le style de vie propre au sacerdoce.

L’Eglise catholique a toujours défendu la position de ne pas ordonner de prêtres homosexuels, dont l’identité n’est pour elle pas conforme à celle du sacerdoce, elle-même liée à celle du Christ. Selon les époques et sa sévérité sur le sujet, les formateurs des séminaires ont plus ou moins respecté cette exigence. Pour cette raison, cette dernière a été, au cours de l’histoire, souvent rappelée par l’Eglise.

Laxisme

Plus récemment, dans les années 70 et 80, un certain laxisme dans le recrutement des candidats au sacerdoce s’est fait sentir chez certains formateurs, notamment en Amérique du Nord. C’est pourquoi, l’idée d’un document rappelant les exigences de l’Eglise concernant les qualités nécessaires pour l’acceptation d’un candidat au sacerdoce en vue de sa possible ordination, a mûri au sein de la hiérarchie catholique, et notamment chez le pape. Jean Paul II a ainsi demandé, en 1994, à ce qu’une réflexion soit engagée en la matière.

Dans ce but, il aura fallu recueillir les avis des évêques du monde entier, des Congrégations romaines concernées par le sujet et d’experts en psychologie, en théologie et en morale, ce qui a nécessité plusieurs années et une longue réflexion.

La crise des scandales sexuels aux Etats-Unis dans les années 2000 n’a cependant fait qu’accélérer le processus d’élaboration du document. En effet, l’Eglise catholique s’est alors rendu compte que derrière le terme «pédophilie» se cachait souvent en réalité l’homosexualité de prêtres ne parvenant pas à vivre chastement.

Mais il a fallu encore du temps pour parfaire le texte qui a dû faire maints allers et retours entre les différents dicastères concernés par le sujet et l’incontournable Congrégation pour la doctrine de la foi.

Visite dans les séminaires américains

Par ailleurs, la visite apostolique qui commence ce mois-ci dans les 220 séminaires et maisons de formation religieuse américains a pour sa part été décidée par Jean Paul II. Il aura fallu trois ans à la Congrégation pour l’éducation catholique, de concert avec la Conférence épiscopale américaine, pour la mettre en place. Une telle opération requiert en effet l’établissement d’un protocole d’enquête puis de réunir les personnes concernées par la question afin de réfléchir et de travailler avec elles à l’établissement d’un plan d’action. Après quoi, un document concernant les visites et la façon dont elles doivent être menées est remis aux visiteurs apostoliques.

Une visite canonique, qui a normalement régulièrement lieu dans chaque pays – la dernière officiellement entreprise aux Etats-Unis remonte au milieu des années 80 -, consiste en la vérification de la qualité de la formation reçue par les séminaristes dans les différents établissements nationaux et de leur qualité de vie. Les enquêteurs – prêtres, supérieurs de séminaires ou formateurs nommés par la Conférence épiscopale locale en accord avec Rome – conscients des exigences de l’Eglise relatives à la qualité des candidats acceptés dans les séminaires, leur formation et leur équilibre de vie, visitent les lieux de formation des candidats à la prêtrise et rencontrent formateurs et séminaristes, avant d’établir un rapport.

Les données de l’enquête sont d’abord transmises à l’évêque du pays en charge de la coordination de l’enquête – pour les Etats-Unis, le responsable est actuellement Mgr Edwin F. O’Brien, l’archevêque américain aux armées basé à Washington – puis au Vatican. Dans ces textes, sont soulignés les aspects intéressants et positifs des lieux de formation des séminaristes ainsi que les problèmes que l’on peut y rencontrer. Des pistes de travail y sont aussi suggérées. C’est alors que la Conférence des évêques du pays peut réfléchir avec la Congrégation pour l’éducation catholique sur les aménagements à faire sur leurs lieux de formation. L’enquête se réalisera sur plusieurs mois. (apic/imedia/ar/pr)

20 septembre 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 4 min.
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