Mgr Siebler confie quelques souvenirs de son ami Ratzinger

Rome: Benoît XVI aura 80 ans le 15 avril

Rome, 11 avril 2007 (Apic) Né le 16 avril 1927 en Bavière (Allemagne), Benoît XVI s’apprête à fêter ses 80 ans, notamment en célébrant une messe, Place Saint-Pierre, le 15 avril prochain. Plusieurs amis du pape ont aussi décidé de saluer cet événement à leur façon. Ainsi, Mgr Engelbert Siebler lui offrira 80 bouteilles de bière brune, brassée spécialement par la brasserie munichoise de Weihenstephan. L’évêque auxiliaire de Munich a pour sa part confié à I.Media quelques souvenirs de son ami Joseph Ratzinger, qu’il connaît depuis plus de cinquante ans.

«Nous sommes ’presque’ amis et nous nous tutoyons», a ainsi confié Mgr Siebler. «Je le connais depuis 1952, lorsqu’il était doyen à la faculté de théologie de Freising. A cette époque, c’était un ’adolescent’ théologien, car il était très jeune», commente l’évêque bavarois.

«Dans les années 50, je ne pensais pas qu’il deviendrait un grand professeur, car il était seul face à un groupe uni de professeurs», a poursuivi Mgr Siebler, se remémorant les premières années d’enseignement de Joseph Ratzinger. A l’université de Munich, «il y avait beaucoup de personnes contre lui car c’était un nouveau et jeune théologien qui venait de l’extérieur. La faculté de Munich ne l’aimait pas, et c’est pour cela qu’il est allé à Tübingen», a-t-il expliqué. Cela a également été «difficile pour lui à Tübingen, à Bonn et à Münster, où il a enseigné», a encore confié l’évêque.

C’est «à Ratisbonne qu’il a finalement été reconnu». En effet, Joseph Ratzinger avait déjà «la faculté» d’écrire «des choses précises et claires que tout le monde pouvait comprendre». C’est ainsi que «les évêques et cardinaux âgés» participant au Concile Vatican II (1962-1965), comprirent ce que voulait dire «le jeune théologien» bavarois, s’est encore remémoré l’évêque.

L’ancien directeur du séminaire de Traunstein se souvient que «le professeur Ratzinger y passait ses vacances», ce qu’il continua à faire par la suite. «Nous avons ainsi passé une quinzaine de fois nos vacances ensemble».

Durant les vacances, Joseph Ratzinger était «plus intéressé par la culture que par la théologie», a-t-il confié, se souvenant d’être allé avec lui écouter des opéras à Salzbourg ou voir des pièces de théâtre. «Il aimait jouer du piano». «Durant les vacances, nous parlions de la situation de notre diocèse, mais pas des grands problèmes de la doctrine de la foi», a-t-il aussi précisé.

La réputation de la curie romaine

Se souvenant de la nomination du cardinal Ratzinger à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1981, Mgr Siebler a aussi affirmé que lorsque «le cardinal Ratzinger est parti pour Rome», la curie romaine, qui n’avait pas une bonne réputation en Allemagne, avait «une certaine crainte» que ce soit «un protestant allemand». Mais il gagna rapidement «la confiance» de ses collaborateurs, a-t-il souligné.

Interrogé sur la personnalité de Joseph Ratzinger, l’évêque bavarois a évoqué sa timidité et son caractère introverti. «Comme étudiant dans mon séminaire, c’était une personne qui cherchait à être seule pour pouvoir lire». Et, encore aujourd’hui, cette dimension «fait partie de sa personnalité». Au Vatican, «il veut ainsi avoir quelques heures tous les jours pour être seul et pour pouvoir préparer ses écrits».

Une nuance de taille

Aussi, ce qui est «nouveau pour moi et pour beaucoup de personnes, c’est sa façon de se comporter avec les fidèles, avec les jeunes notamment», a confié Mgr Siebler. «Lorsqu’il était archevêque de Munich, c’était un prince de l’Eglise, qui ne parlait pas avec n’importe qui. C’est désormais un pasteur universel qui parle avec tout le monde».

Concernant l’habilité de Benoît XVI a traiter les questions politiques, Mgr Siebler a estimé que, «dans le domaine des relations avec les Etats, il a besoin de certaines personnes de la Secrétairerie d’Etat qui l’aident». «Il peut parler des relations politiques et économiques de l’Eglise, mais d’un point de vue de philosophe», a-t-il estimé.

Quoiqu’il en soit, selon l’évêque auxiliaire de Munich, les cardinaux ont élu Benoît XVI car ils voulaient un pape «qui connaisse tout et qui puisse poursuivre les initiatives de Jean Paul II». Benoît XVI «peut préciser certains éléments un peu flous au sein de l’Eglise et peut dire précisément les choses qu’il nous faut résoudre», a-t-il conclu. (apic/imedia/ar/pr)

11 avril 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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