Le pape invite les fidèles à porter le Christ au monde

Rome: Benoît XVI conclut le cycle de catéchèse de Jean Paul II lors de l’audience générale

Rome, 15 février 2006 (Apic) Benoît XVI a conclu lors de l’audience générale du 15 février le cycle de catéchèses sur les psaumes et cantiques commencé par Jean Paul II en avril 2001. Commentant la prière du Magnificat, il a invité les fidèles à «porter de nouveau le Christ au monde». Contrairement à ses habitudes, le pape est arrivé avec une demi-heure de retard à son rendez-vous hebdomadaire, saluant les membres de la communauté Saint-Jean et les nombreux étudiants italiens rassemblés dans la basilique vaticane.

«Nous sommes désormais parvenus au terme du long itinéraire entrepris il y a plusieurs années» par Jean Paul II, a annoncé Benoît XVI lors de l’audience dans la salle Paul VI, sous les applaudissements chaleureux des fidèles. «Celui-ci a en effet voulu parcourir, dans ses catéchèses, toute la séquence des psaumes et des cantiques qui constituent le tissu priant fondamental de la liturgie des Laudes et des Vêpres». Benoît XVI n’a pas précisé le thème de ses prochaines catéchèses.

Jean Paul II avait annoncé, lors de l’audience générale du mercredi 28 mars 2001, son intention d’entreprendre «une série de catéchèses sur les psaumes et cantiques proposés dans la prière» de la liturgie des heures. Il avait ainsi commencé son commentaire du psaume 62 en avril 2001. Benoît XVI avait pour sa part annoncé dès sa première audience générale, le 27 avril 2005, qu’il reprendrait le cycle des catéchèses de son prédécesseur, interrompu en janvier lors de la maladie du pape polonais.

«Désormais parvenus au terme de ce pèlerinage textuel, semblable à un voyage dans le jardin fleuri de la louange, de l’invocation, de la prière et de la contemplation, nous laissons désormais de la place à ce cantique qui scelle idéalement chaque célébration des Vêpres, le Magnificat», a alors expliqué le pape. Le choeur de la Chapelle Sixtine, dirigé par Giuseppe Liberto, avait auparavant exceptionnellement chanté cette prière lors de l’audience.

Des fidèles qui se reconnaissent pauvres

«Ce cantique révèle en filigrane la spiritualité des fidèles de la Bible, qui se reconnaissaient ’pauvres’ non seulement par leur détachement de toute idolâtrie de la richesse et du pouvoir, mais aussi par l’humilité profonde de leur coeur, libéré de la tentation de l’orgueil et ouvert à l’irruption de la grâce salvatrice», a commenté Benoît XVI. Il a poursuivi son explication sur le sens du Magnificat, en improvisant parfois ses propos. Il a aussi repris un commentaire de saint Ambroise, qui «nous invite à ce que le Seigneur trouve une demeure dans notre âme et dans notre vie» mais aussi «à ce que nous le portions (.) au monde». Prions afin que nous puissions «porter à nouveau le Christ à notre monde», a conclu le pape sous les applaudissements.

Après avoir prononcé sa catéchèse dans les langues habituelles, le pape a remercié le choeur de la Chapelle Sixtine d’avoir animé la catéchèse. Il a aussi adressé un mot aux directeurs de l’enseignement catholique de la province de Marseille, accompagnés de leur archevêque, le cardinal Bernard Panafieu. Le pape a également salué les cent évêques proches du mouvement des Focolari, venus du monde entier pour leur 30e rencontre à Castel Gandolfo. Il s’est prêté au jeu des photos avec cette délégation conduite par le cardinal Miloslav Vlk, archevêque de Prague. Il a enfin serré la main de quelques personnes handicapées et de nombreux fidèles aux premiers rangs de la salle Paul VI, comble. Quelque 9’000 pèlerins enthousiastes y étaient rassemblés. Le pape les a quittés exceptionnellement tard, à 13h15.

Avant de se rendre salle Paul VI, Benoît XVI avait passé un moment dans la basilique Saint-Pierre, en compagnie de quelque 1’800 membres de la Communauté Saint-Jean, d’origine française, et de 6’000 étudiants italiens, agitant leurs drapeaux aux couleurs du Vatican. Il était arrivé vers 11h, avec une demi-heure de retard, sous leurs acclamations. Il avait alors salué des religieuses de la communauté Saint-Jean puis des fidèles sur fond de chants entonnés en français.

Que chacun contribue à un monde plus juste et solidaire

Le pape, s’adressant aux 6’000 étudiants italiens, parmi lesquels 3’400 fidèles de l’école du Lido d’Ostie près de Rome, les avait invités «à comprendre et à accueillir toujours plus cet amour» de Dieu, «source et le motif de notre vraie joie», qui change la vie». «Nous devons faire sentir la tendresse du coeur de Dieu surtout aux personnes plus faibles et dans le besoin», leur avait-il expliqué, ajoutant que «chacun de nous, répandant la charité divine, contribue à construire un monde plus juste et solidaire».

Enfin, Benoît XVI avait souhaité en français que le pèlerinage à Rome de la communauté Saint-Jean, fondée il y a 30 ans, «soit un temps de renouveau». Il avait ainsi appelé ses membres à prendre «soin de vérifier ce qui a été vécu pour en tirer tous les enseignements et pour opérer un discernement toujours plus profond des vocations qui se présentent et des missions auxquelles vous êtes appelés, dans une collaboration confiante avec les pasteurs des Eglises locales», les évêques. Fondée en 1975 par le père Marie-Dominique Philippe, la communauté Saint-Jean, reconnue de droit diocésain, a connu une forte crise ces dernières années avec le départ de nombreux de ses membres. (apic/imedia/ar/bb)

15 février 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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