Rome: Benoît XVI dénonce une sexualité sans limites

Qui «deviendrait une drogue»

Rome, 11 mai 2008 (Apic) Le pape Benoît XVI a dénoncé une sexualité qui deviendrait «une drogue» et rappelé qu’aucune «technique» ne peut remplacer l’acte de procréation fondé sur l’amour, en recevant samedi en audience les participants au Congrès international organisé par l’Université pontificale du Latran à l’occasion du 40e anniversaire de l’Encyclique Humanae vitae sur la procréation.

Le pape a ainsi rappelé la condamnation de toute contraception artificielle et de la procréation médicalement assistée, en appelant à «une éducation adéquate à la sexualité» des jeunes.

«Dans une culture soumise à la prévalence de l’avoir sur l’être, la vie humaine risque de perdre sa valeur. Si l’exercice de la sexualité se transforme en une drogue qui veut assujettir le partenaire à ses propres désirs et intérêts, sans respecter les rythmes de la personne aimée, alors ce qu’il faut défendre ce n’est plus le vrai concept de l’amour, mais en premier lieu la dignité de la personne elle-même», a ainsi déclaré le pape.

«Le magistère de l’Eglise ne peut s’exonérer de réfléchir de manière toujours neuve et approfondie sur les principes fondamentaux qui concernent le mariage et la procréation», a aussi indiqué le pape. Mais «ce qui était vrai hier l’est encore aujourd’hui», a-t-il poursuivi, en insistant sur «la vérité exprimée» par l’encyclique Humanae vitae et son «actualité» surtout «à la lumière des nouvelles découvertes scientifiques».

«Dans la fécondité de l’amour conjugal, l’homme et la femme participent à l’action créatrice du Père», a encore expliqué Benoît XVI. Pour lui, «la loi naturelle (.) mérite d’être reconnue comme le fondement dont doit s’inspirer les rapports entre les époux (.). La transmission de la vie est inscrite dans la naturelle et ses lois demeurent une norme non écrite que tous doivent suivre».

Les retombées de l’Encyclique Humanae vitae

L’Encyclique Humanae vitae, «sur le mariage et la régulation des naissances», a été signée par Paul VI le 25 juillet 1968. L’Encyclique débute par cette phrase : «Humanae vitae tradendae munus gravissimum» (le très grave devoir de transmettre la vie humaine).

Benoît XVI a rappelé dans son discours que «ce document devint vite un signe de contradiction. Elaboré à la lumière d’une décision douloureuse, il constitue un geste significatif de courage dans le rappel de la continuité de la doctrine et de la tradition de l’Eglise». Le pape a aussi souligné que l’Encyclique avait souvent été «mal interprétée  » et «fit beaucoup discuter parce qu’il s’imposait à l’aube d’une profonde contestation qui a marqué la vie de toute une génération».

Pour préparer cette Encyclique, pendant 5 ans des commissions successives furent convoquées par le pape. Toutes, dans des formes diverses, proposèrent des assouplissements de la doctrine. Après beaucoup d’hésitations, la décision de Paul VI fut ainsi aussi claire qu’inattendue. Il maintint la position de ses prédécesseurs.

L’Encyclique confirme ainsi le «lien indissoluble (.) entre les deux significations de l’acte conjugal : union et procréation (.). Tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie». Elle déclare «intrinsèquement déshonnête» toute méthode artificielle de régulation des naissances. En revanche, la légitimité de «tenir compte des rythmes naturels (.) pour user du mariage dans les seules périodes infécondes et réguler ainsi la natalité» est reconnue.

En 1968 et après Vatican II, l’encyclique eut l’effet d’une bombe dans une opinion très largement favorable à un assouplissement de la doctrine. Cette prise de position du pape déclencha une profonde crise d’autorité dans l’Église. (apic/imedia/hy/pr)

11 mai 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Partagez!