Un signe alarmant du progrès de la culture de la mort

Rome: Benoît XVI met en garde contre la tentation de l’euthanasie

Rome, 18 novembre 2007 (Apic) Reprenant les termes de Jean Paul II, Benoît XVI a mis en garde le monde médical et politique contre «la tentation de l’euthanasie», estimant qu’elle était «l’un des symptômes les plus alarmants de la culture de la mort qui progresse». Le pape s’exprimait le 17 novembre devant les participants à la 22e Conférence internationale du Conseil pontifical de la santé organisée à Rome du 15 au 17 novembre sur le thème de ’la pastorale dans le soin des malades âgés’.

Une nouvelle fois, Benoît XVI mis en garde le monde médical et politique contre «la tentation de l’euthanasie». Citant Jean Paul II, il a ainsi affirmé qu’elle était «l’un des symptômes les plus alarmants de la culture de la mort qui progresse surtout dans la société du bien-être» (Encyclique Evangelium Vitae, mars 1995). Ce message, a insisté Benoît XVI, s’adresse «aux scientifiques, aux chercheurs, aux médecins, aux infirmiers, ainsi qu’aux politiciens, aux administrateurs et aux opérateurs pastoraux».

Benoît XVI a aussi indiqué que son prédécesseur avait «particulièrement offert, durant sa maladie, un témoignage exemplaire de foi et de courage». Des mots qui résonnent comme une réponse à la polémique apparue en Italie fin septembre dernier lorsque le directeur de la revue laïque de gauche MicroMega, Paolo Flores d’Arcais, avait convoqué la presse pour demander que toute la lumière soit faite sur la mort de Karol Wojtyla et pousser l’Eglise à changer son discours sur les conditions de la fin de vie.

«La vie de l’homme est un don de Dieu que chacun est appelé à protéger sans cesse», a également estimé Benoît XVI pour qui «un engagement général est nécessaire afin que la vie humaine soit respectée, non seulement dans les hôpitaux catholiques mais aussi dans chaque lieu de soin».

Pour un soutien et un respect des personnes âgées

«La vieillesse constitue l’ultime étape de notre pèlerinage terrestre, avec des phases distinctes, chacune avec ses lumières et ses ombres propres», a noté le pape avant de lancer une série d’interrogations. «L’existence d’un être humain allant vers des conditions très précaires car il est âgé ou malade a-t-elle du sens ? Pourquoi continuer à défendre la vie lorsque le défi de la maladie devient dramatique et ne pas accepter plutôt l’euthanasie comme une libération ? Est-il possible de vivre la maladie comme une expérience humaine à assumer avec patience et courage ?». «Celui qui a le sens de la dignité humaine», a ensuite répondu le pape, sais que les personnes âgées et malades doivent être «respectées et soutenues alors qu’elles font face à de sérieuses difficultés liées à leur état». «Il est d’ailleurs juste que l’on ait aussi recours, lorsque c’est nécessaire, à l’utilisation des soins palliatifs», a soutenu Benoît XVI, affirmant que «s’ils ne peuvent pas guérir, ils sont cependant en mesure de soulager les souffrances de la maladie».

«La mentalité actuelle de l’efficacité tend souvent à mettre à l’écart nos frères et soeurs souffrants, comme s’ils étaient seulement un ’poids’ et un ’problème’ pour la société», a affirmé le pape de 80 ans. Pour Benoît XVI, «les personnes âgées doivent être particulièrement aidées à parcourir de façon consciente et humaine les derniers instants de leur existence terrestre». Cette «sollicitude pastorale», a aussi souligné le souverain pontife, «ne peut pas ne pas impliquer les familles».

Le 29 octobre dernier, devant la fédération des pharmaciens catholiques, Benoît XVI avait invité leur profession à faire reconnaître son droit à «l’objection de conscience» qui lui permette «de ne pas collaborer, directement ou indirectement, à la fourniture de produits ayant pour but des choix clairement immoraux comme, par exemple, l’avortement et l’euthanasie».

La dépénalisation de l’euthanasie est d’actualité dans de nombreux pays. Aujourd’hui, l’euthanasie est autorisée, sous conditions, dans certains pays européens comme la Belgique et les Pays-Bas. En Suisse, ’l’euthanasie active’ est illégale, contrairement à ’l’assistance au suicide’, pratiqué notamment par les organisations Exit et Dignitas. (apic/imedia/ami/bb)

18 novembre 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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