Dont deux Polonais de deux Italien et d’un Chilien
Rome: Benoît XVI présidera dimanche les cinq premières canonisations de son pontificat
Rome, 21 octobre 2005 (Apic) Le pape Benoît XVI présidera le 23 octobre 2005, dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, la messe des cinq premières canonisations de son pontificat. Il s’agit de deux Polonais, de deux Italiens et d’un Chilien.
Le pape élèvera ainsi à la gloire des autels Zygmunt Gorazdowski, Jozef Bilczewski, Gaetano Catanoso, Felice da Nicosia et Alberto Hurtado Cruchaga. Cette messe solennelle viendra aussi clôturer officiellement le Synode des évêques sur l’Eucharistie qui se tient au Vatican depuis le 2 octobre dernier, ainsi que l’année de l’Eucharistie ouverte à Rome par Jean- Paul II le 17 octobre 2004. Cette concélébration avec les pères synodaux marquera également la Journée mondiale des missions.
Né en Pologne le 1er novembre 1845, Zygmunt Gorazdowski fut ordonné prêtre de l’archidiocèse de Lviv des Latins en Ukraine. Il a fondé des maisons pour les enfants abandonnés, les mères célibataires et les étudiants désargentés, avant de créer la Congrégation des soeurs de saint Joseph oeuvrant pour les pauvres et les malades. Ces religieuses sont encore présentes en Europe, au Brésil et en Afrique. Il a écrit des livres de catéchisme et de nombreux ouvrages à destination des parents, des enseignants et des jeunes. Mort le 1er janvier 1920, il fut béatifié le 26 juin 2001 en Ukraine par Jean Paul II.
Le deuxième polonais à être canonisé est Jozef Bilczewski, né le 26 avril 1860 en Pologne, ordonné archevêque des catholiques de rite latin d’Ukraine et nommé recteur de l’université de Lviv (Ukraine) en 1900. Dès 1918, il a fait face à la guerre ukrainien-polonaise puis à l’invasion et à la persécution bolchevique. Il a propagé tout particulièrement la doctrine sociale de l’Eglise, fondé des journaux et des revues tout en soutenant les mouvements naissant de protection sociale des ouvriers. Il mourut le 20 mars 1923 à Lviv et fut également béatifié par Jean-Paul II le 26 juin 2001 en Ukraine.
L’italien Gaetano Catanoso est né le 14 février 1879 en Calabre. Devenu prêtre, il encouragea la dévotion mariale et eucharistique ainsi que les vocations sacerdotales. Il fut directeur spirituel de plusieurs institutions religieuses et fonda, en 1935, la Congrégation des soeurs de Véronique de la Sainte-Face, consacrée à l’enseignement, à la prière et à l’aide des pauvres. Il mourut le 14 février 1963, et fut béatifié le 4 mai 1997 par Jean Paul II.
Felice Da Nicosia, né le 5 novembre 1715 à Nicosie – en Sicile – sous le patronyme de Giacomo Amoroso, pris le nom de Felix à son entrée dans l’Ordre franciscain des frères mineurs capucins, après 18 ans de demandes infructueuses. Il fut, pendant 40 ans, le mendiant de sa communauté, avec une grande dévotion pour le saint-sacrement. Bénéficiant du don de bilocation et de prodiguer des soins physiques et spirituels, il entreprit de nombreuses guérisons lors d’une épidémie de peste en 1777. Par obéissance, il mourut après en avoir demandé la permission, le 31 mai 1787 à Nicosie. Ses reliques sont vénérées dans la cathédrale du lieu. C’est Léon XIII qui le béatifia le 12 février 1888.
Enfin, le père jésuite Alberto Hurtado Cruchaga est né le 22 janvier 1901 au Chili. Aumônier national de ’l’Action catholiqué des jeunes, il se consacra à l’enseignement et à l’apostolat auprès des pauvres et des jeunes. En 1947, il fonda un syndicat chilien national chrétien, et publia de nombreux ouvrages sur le syndicalisme, l’humanisme social, et la doctrine sociale de l’Eglise. Il est mort le 22 janvier 1901 et fut béatifié par Jean Paul II le 16 octobre 1994.
C’est le 24 février 2005 que Jean Paul II avait officiellement accepté la canonisation de ces cinq bienheureux, lors d’un consistoire public ordinaire pour les causes de canonisation. Alors qu’il en avait confié la présidence au cardinal Sodano et qu’il comptait y assister via une liaison télévisée interne, il avait été transféré en urgence à la polyclinique Gemelli pour la seconde fois en trois semaines.
Les premières de Benoît XVI
Les canonisations du 23 octobre 2005 sont les premières du pontificat de Benoît XVI. Les derrières canonisations de Jean Paul II avaient eu lieu au Vatican le 16 mai 2004. Il s’agissait d’italiens: le père Luigi Orione (1872-1940), le père Annibale Maria di Francia (1851-1927), Paola Elisabetta Cerioli (1816-1865) et Gianna Beretta Molla (1922-1962). Le père espagnol Josep Manyanet y Vives (1833-1901) et le prêtre maronite libanais Nimattullah Kassab Al-Hardini (1808-1858) étaient également élevés à la gloire des autels ce même jour.
Contrairement à Jean Paul II, Benoît XVI a décidé de ne plus présider que les messes de canonisation, confiant la plus grande part des béatifications au préfet de la Congrégation pour la cause des saints.
La messe solennelle du 23 octobre sera aussi la clôture du Synode des Evêques sur l’Eucharistie, convoqué par Jean-Paul II et ouvert par Benoît XVI le 2 octobre 2005. Cette messe concélébrée par les quelque 250 pères synodaux viendra clôturer 3 semaines de débats et de réflexions menés par des évêques du monde entier et présidées quotidiennement par le pape. Elle marque également la fin de l’année de l’Eucharistie ouverte par Jean-Paul II, et la Journée mondiale des missions. (apic/imedia/gt/pr)