Rome: Concert organisé à Rome pour «rapprocher catholiques et orthodoxes»

Une oeuvre de l’évêque orthodoxe russe Hilarion

Rome, 30 mars 2007 (Apic) Une oeuvre de l’évêque orthodoxe russe de Vienne (Autriche), Hilarion Alfeyev, a été exécutée à Rome, tout près du Vatican, dans la soirée du 29 mars, en présence de quelques cardinaux de la curie romaine.

Interprétée la veille à Moscou, la Passion selon saint Mathieu du représentant du patriarcat orthodoxe russe auprès de la Communauté européenne est considérée par le président du Conseil pontifical de la culture, le cardinal Paul Poupard, comme «un instrument éloquent de dialogue» entre les deux confessions.

Evêque et diplomate, âgé de 40 ans, Hilarion est aussi compositeur. Sa Passion selon saint Mathieu pour choeur et orchestre a été exécutée le 27 mars à Moscou, en présence du patriarche Alexis II. Le lendemain soir, elle a été proposée à Rome, à l’Auditorium Santa Cecilia, à deux pas du Vatican. Elle était dirigée par le chef russe Vladimir Fedoseev, exécutée par 5 solistes et 140 musiciens du plus grand orchestre symphonique de Russie, l’orchestre symphonique Petr Chaïkovskij, avec le célèbre choeur de la Galerie Tretjakov.

Plusieurs responsables du Saint-Siège ont assisté au concert, parmi lesquels le cardinal Paul Poupard mais aussi le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, et le cardinal Roger Etchegaray, vice-doyen du collège cardinalice. Pour sa part, le patriarcat de Moscou était représenté par l’archevêque Innocent de Korsun et l’archiprêtre Vsevolod Chaplin, vice-directeur du département pour les relations extérieures du patriarcat de Moscou, en présence du représentant russe près le Saint-Siège, Nicolaj Sadcikov.

Instrument de dialogue et d’échange culturel

Lors d’une conférence de presse, à la veille du concert, le cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la culture, avait estimé que cette soirée serait «un instrument éloquent de dialogue et d’échange culturel» entre les deux confessions, «un moment de rencontre» entre les deux Eglises «profondément engagées dans un chemin d’estime réciproque, de dialogue et de collaboration».

L’évêque Hilarion avait récemment commenté pour I.Media que «la dimension culturelle» faisait partie du dialogue oecuménique, soulignant qu’il existait «de nombreux problèmes (.) au niveau culturel aussi bien qu’aux niveaux théologique, ecclésiastique et politique» entre les deux confessions. «A travers la musique que j’ai composée, je veux transmettre la vision orthodoxe de la Passion», expliquait-il, notant qu’il existe «une différence évidente dans l’approche de l’histoire de la Passion entre les orthodoxes et les catholiques». Chez les orthodoxes, précisait-il, «ce n’est pas la souffrance qui est représentée mais le bilan de la vie du Christ».

Le pape Benoît XVI n’a pas assisté au concert. Il présidait le soir même une célébration pénitentielle avec les jeunes du diocèse de Rome. Les organisateurs espèrent néanmoins pouvoir réitérer l’opération au Vatican et en présence du pape mélomane. (apic/imedia/ami/pr)

30 mars 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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