La basilique Saint-Pierre de Rome | Flickr/Tjflex2/CC BY-NC-ND 2.0
Vatican

Rome: De rares pèlerins à Saint-Pierre

Quatre jours après le lancement du Jubilé de la miséricorde, à Rome, les pèlerins se font rares, le 11 décembre 2015, aux alentours de la basilique Saint-Pierre. La période hivernale, la délocalisation de ce jubilé dans les diocèses du monde entier et l’exagération des médias italiens concernant les menaces terroristes semblent avoir démotivé les foules.

Aux alentours de 8h30, ce 11 décembre, quelques personnes viennent à l’Accueil des pèlerins, sur la Via della Conciliazione, demander un billet pour entreprendre le parcours jusqu’à la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre. Ce service, également accessible sur Internet, fonctionne par réservation, mais les pèlerins se font rares et les hôtesses d’accueil, souriantes, distribuent les billets sans hésiter.

A l’entrée du parcours, des volontaires en dossard jaune décoré du logo du jubilé valident le code-barres de chaque billet et confient des croix en bois de plus d’un mètre de haut, autour desquelles se rassemblent les groupes. A partir de ce point d’accueil, sous une tente blanche, devant le château Saint-Ange, les pèlerins jubilaires ont leur voie dédiée, sur la Via della Conciliazione, entre deux rangées de barrières métalliques. Tout au long du chemin, à chaque carrefour, des volontaires régulent la circulation des groupes.

Au niveau d’un passage piéton, quatre bénévoles discutent en se frottant les mains, dans le froid matinal d’un décembre romain. «On s’ennuie un peu, mais on se raconte des blagues pour passer le temps, plaisante Stefano, retraité romain venu prêter main forte. C’est le quatrième jour du jubilé, et on dirait que c’est déjà fini!». Comme lui, Monica, bénévole maltaise, s’étonne: «il y a beaucoup moins de monde qu’au début du Jubilé de l’an 2000!». Pour Stefano, la paranoïa suscitée par la presse italienne et le déploiement massif des forces de sécurité ont pu décourager les pèlerins. De nouveaux portiques de sécurité ont été installés place Saint-Pierre pour inspecter les sacs des pèlerins, en plus de ceux des touristes. «C’est exagéré», juge Stefano, tout comme les nombreux hommes de la police et des carabiniers qui patrouillent sur la place.

Pèlerins et touristes mélangés

Egrenant leur chapelet, une vingtaine d’Espagnols avancent lentement, guidés par un prêtre. Derrière, deux Italiens, la quarantaine, et un couple plus âgé, prennent le temps de méditer. Mais au milieu des pèlerins en prière, quelques touristes ne souhaitent que visiter la basilique. C’est le cas de quatre jeunes Corses en vacances qui, mal orientés, se retrouvent dans la file dédiée à la démarche spirituelle: «Nous sommes allés devant la basilique mais on nous a dit qu’il fallait aller retirer un billet pour entrer». Non loin d’eux, des Japonais semblent également ne pas comprendre le sens du passage de la Porte sainte.

Les bénévoles se relaient toutes les semaines ou tous les 15 jours. Leurs journées sont malgré tout intenses: de 7h à 19h, «et parfois jusqu’à plus tard», ajoute Giuseppe, la vingtaine, volontaire originaire de Turin. Malgré le froid, il assure «ne pas s’ennuyer» et se veut plus positif: «Nous sommes en semaine, il y aura plus de monde le week-end. La plupart des pèlerins viendront, avec une meilleure météo, au printemps !». Un couple d’Italiens s’engouffre dans le passage vers la Porte sainte. «Commencez à prier, et vous verrez, à la fin, le visage de votre femme changera», lui lance en guise de plaisanterie un retraité bénévole. «Priez aussi pour nous qui avons froid!», ajoute Giuseppe.

Sur le parvis, devant l’entrée de la basilique vaticane, un prêtre français en soutane explique à une dizaine de jeunes garçons la démarche jubilaire, en particulier l’indulgence plénière accordée aux pèlerins. L’un d’entre eux écoute attentivement, un livre de Harry Potter à la main. Des religieuses africaines se prennent en photo devant la Porte sainte. Devant elles, un trio constitué autour d’une croix jubilaire, des Italiens et une Malgache, franchissent la porte, visiblement émus. Ils ne parlent pas la même langue, mais une fois dans la basilique, après un moment de recueillement, ils se séparent, s’embrassant affectueusement comme des frères. (cath.ch-apic/imedia/bl/ak)

La basilique Saint-Pierre de Rome | Flickr/Tjflex2/CC BY-NC-ND 2.0
11 décembre 2015 | 18:27
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 3 min.
Partagez!

Webdossier: L’Année de la miséricorde

misericorde

Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, retrouvez notre webdossier consacré à l’Année de la miséricorde sur www.misericorde-cath.ch