A la veille de son 77ème anniversaire

Rome: Décès du cardinal brésilien Lucas Moreira Neves

Rio de Janeiro/Rome, 9 septembre 2002 (APIC) Le cardinal brésilien Lucas Moreira Neves, archevêque émérite de Sao Salvador de Bahia, ex-préfet de la Congrégation pontificale pour l’Amérique latine et ancien préfet de la Congrégation pour les évêques, est décédé dimanche à Rome, à la veille de son 77ème anniversaire, indique la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB). Celui qui a longtemps été considéré comme «papabile» numéro un, souffrait depuis plusieurs années déjà de diabète. A ce jour, on compte désormais 117 cardinaux de moins de 80 ans, soit autant de cardinaux électeurs en cas de conclave.

Né le 16 septembre 1925, ordonné prêtre en 1950, nommé évêque en 1967, archevêque de Sao Salvador de Bahia en 1987, il avait été créé cardinal par le pape Jean Paul II lors du Consistoire du 28 juin 1988, et pris sa retraite comme archevêque de Sao Salvador de Bahia le 25 juin 98. Le cardinal avait en outre été appelé à la présidence de la CNBB en 1995, au cours de la 33e assemblée générale des les évêques brésiliens.

Le choix du cardinal Moreira Neves à la tête de l’épiscopat brésilien avait été interprété dans ce pays comme un changement d’orientation: l’archevêque de Sao Salvador de Bahia appartenait en effet à l’aile conservatrice de l’Eglise brésilienne.

Le défunt cardinal, né dans l’Etat de Minas Gerais, était un religieux dominicain. Il avait acquis sa formation théologique en France et fut également au service de la diplomatie et de la curie du Vatican. Egalement membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Moreira Neves avait aussi appartenu aux Congrégations pour les évêques, pour les religieux et pour l’éducation catholique. Il était par ailleurs membre des Conseils pontificaux pour la famille, pour la culture et pour l’Amérique latine.

Dans son message de condoléances envoyé le 9 septembre à la soeur du cardinal Moreira Neves, Judith Moreira Neves, le pape a fait part de sa «profonde consternation», et a adressé ses «sincères condoléances» à la famille. Jean-Paul II a en outre rendu hommage au «fidèle serviteur» de l’Eglise au Brésil et au Saint-Siège.

Funérailles le 11 septembre

La cérémonie des funérailles aura lieu mercredi 11 septembre dans la basilique Saint-Pierre et sera présidée par le pape qui prononcera l’homélie. Le cardinal Josef Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, sera le célébrant principal.

«Don Lucas était un ami très cher et de très longue date, il était aussi un grand francophile», a commenté pour l’APIC le cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical pour la culture dont était membre depuis 1993 le cardinal Moreira Neves. «C’était un grand ’ami spirituel’ de sainte Thérèse de Lisieux, une personnalité à l’intelligence très lucide qui alliait un coeur compatissant à une grande fermeté dans la foi. Au sein du collège des cardinaux, il a été l’incarnation en notre temps d’un pasteur comme nous en avons eu besoin après le Concile Vatican II. Il avait une grande perception du primat de l’évangile. Il annonçait l’évangile en le vivant».

Origine africaine

Le nom du cardinal Lucas Moreira Neves avait souvent circulé comme éventuel «papabile», mais la maladie a eu raison de ses capacités à la fois intellectuelles et pastorales. Il était en effet présenté comme capable d’assurer une continuité en même temps que des réformes, à la suite du pontificat de Jean Paul II. Son origine africaine – une de ses grand-mères était noire, descendante d’esclaves – mettait par ailleurs en évidence la préoccupation de l’Eglise pour les pays aujourd’hui laissés de côté dans la croissance économique.

En 1974, Paul VI l’a nommé vice-président du Conseil pontifical pour les laïcs, puis il est devenu, en 1979, secrétaire de la Congrégation pour les évêques. Un an plus tard, il a prêché la retraite annuelle du Vatican, signe d’une grande confiance et d’une estime que Jean Paul II lui portait, même avant l’élection de celui-ci sur le Siège de Pierre.

En septembre 2000, le pape a accepté, pour raison de santé et d’âge, sa démission du poste de préfet de la Congrégation pour les évêques, le remplaçant par le cardinal Giovanni Battista Re. (apic/imedia/pr)

9 septembre 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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