Brigitte de Suède, Catherine de Sienne et Edith Stein

Rome : Jean Paul II proclame trois nouvelles patronnes pour l’Europe

Rome, 1er octobre 1999 (APIC) Le pape Jean-Paul II a solennellement proclamé vendredi trois nouvelles «co-patronnes» du continent européen: sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne, et sainte Edith Stein. Pour faire cette annonce, le pape a saisi l’occasion de la messe solennelle d’ouverture du Synode pour l’Europe, qui rassemble au Vatican quelque 240 participants jusqu’au 23 octobre. Jean Paul II tient ainsi à souligner le grand rôle que les femmes ont tenu dans l’histoire de l’Europe.

Soulignant que l’Europe est déjà placée sous le patronage de trois saints, Benoît de Nursie (480-547), en tant que père du monachisme occidental, et les deux frères Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves au IXème siècle, Jean-Paul II a expliqué vouloir leur associer trois figures féminines pour «souligner le grand rôle que les femmes ont joué et continuent à jouer dans l’histoire ecclésiale et civile du Continent jusqu’à nos jours». «Depuis ses tout débuts, et bien que conditionnée par les cultures dans lesquelles elle était insérée, l’Eglise a toujours reconnu la pleine dignité spirituelle de la femme», a affirmé Jean-Paul II.

Pour le pape, ce sont les chrétiens et les communautés ecclésiales de toute confession et même  » les citoyens et les Etats européens pourvu qu’ils soient sincèrement engagés dans la recherche de la vérité et du bien commun», qui pourront désormais «trouver leur inspiration» dans ces nouvelles patronnes.

Edith Stein (1891-1942), Brigitte de Suède (1303-1373) et Catherine de Sienne, (1347-1380) ont toutes un lien spécial avec l’histoire du continent, a souligné le pape. «Toutes les trois exprimèrent admirablement la synthèse entre la contemplation et l’action», a ajouté Jean-Paul II, pour qui les vies et les oeuvres de ces trois femmes «témoignent, avec une grande éloquence, de la force du Christ, vivant dans son Eglise» selon la formule qui donne son titre au Synode.

Edith Stein, que le pape a canonisé le 11 octobre 1998, est «le symbole des drames de l’Europe de ce siècle». Jean-Paul II a ainsi rappelé qu’elle provenait d’une famille juive, et qu’elle a quitté sa brillante carrière de chercheuse pour devenir religieuse carmélite, sous le nom de Thérèse Bénédicte de la Croix, avant de mourir au camp d’extermination d’Auschwitz.

Evoquant Brigitte de Suède et Catherine de Sienne, le pape a souligné qu’elles «travaillèrent inlassablement pour l’Eglise et se préoccupèrent de son sort au niveau européen». Brigitte de Suède se consacra à Dieu après avoir été mariée et mère de famille. «Parcourant l’Europe du nord au sud, elle s’employa sans répit à réaliser l’unité des chrétiens», avant de mourir à Rome. Enfin, Catherine de Sienne «porta la paix dans sa terre natale de Sienne, en Italie et dans l’Europe du XIVème siècle, consacra toutes ses énergies à l’égard de l’Eglise, et réussit à obtenir le retour du pape d’Avignon à Rome «.

Concluant son homélie, Jean-Paul II a exprimé le souhait que de ce deuxième synode pour l’Europe – le premier ayant eu lieu en 1991 – «puisse émerger une action évangélisatrice attentive aux défis et aux attentes des jeunes générations «.

C’est en 1964 que le Pape Paul VI a proclamé Saint Benoît de Nursie patron de l’Europe, et en 1980 que Jean-Paul II lui a ajouté les Saints Cyrille et Méthode. La nouvelle proclamation des  » co-patronnes  » de l’Europe devrait être confirmée par un «Motu proprio», décret promulgué par Jean-Paul II de sa propre intiative. (apic/imed/mp)

1 octobre 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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