La sacramentalité du mariage trop souvent mal comprise

Rome: Jean-Paul II prononce son discours annuel à la Rote romaine

Rome, 31 janvier 2003 (APIC) Alors que les demandes de nullité de mariage arrivent de plus en plus nombreuses au Vatican, Jean Paul II a regretté que la «sacramentalité» du mariage chrétien soit trop souvent mal comprise. Le pape l’a affirmé en recevant, le 30 janvier, comme chaque année, les membres du tribunal de la Rote romaine, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire.

Jean Paul II a particulièrement déploré une trop grande confusion face à la dimension sacramentelle du mariage chrétien. «Le lien entre la sécularisation et la crise du mariage et de la famille est malheureusement trop évidente». «La crise sur le sens de Dieu et sur le sens du bien et du mal (.), a-t-il expliqué, est arrivée à obscurcir la connaissance des fondements du mariage et de la famille».

Faisant plus particulièrement allusion aux procès en vue de la reconnaissance de nullité d’un mariage, Jean Paul II a alors rappelé l’importance de ne pas séparer le mariage naturel du sacrement. Ainsi, a-t- il expliqué, si un couple ayant reçu le sacrement du mariage librement demande la reconnaissance de nullité de son union parce que l’un des deux ou les deux ne reconnaissent pas «la dimension surnaturelle du sacrement», cette nullité ne doit pas être forcément reconnue si «la validité sur le plan naturel» n’est pas «touchée».

L’Eglise reconnaît le mariage entre non-baptisés

«L’Eglise catholique a toujours reconnu le mariage entre non baptisés, qui devient un sacrement chrétien à travers le baptême des conjoints», a précisé le pape. Elle reconnaît en outre la validité du mariage entre un catholique et une personne non baptisée, à condition d’avoir une dispense du Saint-Siège. Au cours de son discours, le souverain pontife a par ailleurs rappelé «l’obligation», pour les juges, de trouver une solution pour la réconciliation de deux conjoints qui demandent le divorce. «Il faut prendre au sérieux l’obligation formellement imposée – par le Code de droit canon de l’Eglise catholique, ndlr – au juge de favoriser et de chercher par tous les moyens à faire reprendre aux époux qui veulent divorcer la vie commune conjugale».

L’année dernière, à cette même occasion, Jean-Paul II avait appelé les avocats à invoquer l’objection de conscience sur les dossiers de divorce afin de ne pas «exercer leur profession pour une finalité contraire à la justice». Cette déclaration avait soulevé de nombreuses polémiques en Italie, certains milieux accusant le pape d’»ingérence».Le tribunal de la Rote romaine forme, avec la pénitencerie apostolique et le tribunal suprême de la signature apostolique, ce que l’on appelle les ’Tribunaux du Saint- Siège’. Ceux-ci sont toutefois à différencier du tribunal d’Etat de la Cité du Vatican et du tribunal ecclésiastique créé par Jean-Paul II en 1987. Le tribunal de la Rote romaine est l’équivalent d’un tribunal d’appel. Il reprend des causes déjà jugées par les tribunaux ecclésiastiques, en particulier des demandes de reconnaissance de nullités de mariage. (apic/imedia/bb)

31 janvier 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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