Cérémonie de rite antiochien à l’église Saint-Marie du Trastevere

Rome: Jubilé des Eglises catholiques syro-antiochienne et syro-malankare

Vatican, 16 novembre 2000 (APIC) Les fidèles des Eglises catholiques syro-antiochienne et syro-malankare – toutes deux de rite antiochien – se retrouveront à Rome du 19 au 21 novembre pour la célébration de leur jubilé.

Reçus par Jean-Paul II le matin du 20 novembre, les pèlerins des Eglises syro-antiochienne et syro-malankare se retrouveront le 21 dans la basilique romaine de Sainte Marie du Trastevere. Le patriarche d’Antioche des Syriens, Mor Ignazio Moussa I Daoud, et le métropolite de Trivandum des Syro-Malankars, Mgr Cyril Mar Baselios, célébreront là une liturgie dans le rite antiochien.

Née après la destruction de Jérusalem par les Romains en 70 après JC, l’Eglise syro-antiochienne – qui tire son nom de la ville d’Antioche de Syrie – s’est caractérisée dès son origine par un grand rayonnement missionnaire. Elle a contribué en effet à l’évangélisation de la Mésopotamie et de l’Empire perse, dont dépendit la région d’Antioche à partir de 363 après JC.

Antagonisme entre l’Empire romain et l’Empire perse

L’antagonisme entre l’Empire romain et l’Empire perse conduisit toutefois à la division de l’Eglise d’Antioche en deux parties: l’Eglise syrienne occidentale à l’ouest de l’Euphrate, en Turquie, en Syrie, au Liban et en Palestine, et l’Eglise syrienne orientale à l’est de l’Euphrate, en Mésopotamie, en Perse et en Inde.

L’Eglise syrienne orientale se sépara de l’Eglise catholique lors du Concile de Séleucie-Ctesifonte en 410 après JC, en adoptant la doctrine du nestorianisme, selon laquelle le Christ-homme et le Christ-Dieu étaient deux personnes distinctes. En 1782 pourtant, le patriarche de l’Eglise syrienne orthodoxe Michel Jarwey d’Alep se déclara catholique et donna naissance ainsi à une succession ininterrompue de patriarches catholiques. Le siège du patriarche, d’abord installé à Alep, fut déplacé à Beyrouth en 1920.

Les Syro-catholiques sont aujourd’hui environ 80’000. Ils sont surtout présents en Syrie, au Liban et en Iraq, avec quelque 5’000 fidèles toutefois en France et aux Etats-Unis. Si leur langue commune est l’arabe, certains parlent encore l’araméen dans quelques villages de Syrie et du nord de l’Iraq. De son côté, l’Eglise catholique syro-malankare tire son origine de la prédication en Inde de l’apôtre Thomas. Elle a adopté au IVème siècle les traditions liturgiques de l’Eglise chaldéenne.

Rebellion face à la latinisation

En 1653, une partie de l’Eglise syro-malankare se rebella contre la politique de latinisation des missionnaires portugais arrivés en Inde au XVIème siècle, et rejoignit donc le patriarchat de l’Eglise orthodoxe syrienne d’Antioche. Les tentatives pour rétablir la communion catholique entreprises n’eurent de succès qu’au début du XXème siècle. En 1926 en effet, le synode des évêques de l’Eglise malankare autorisa l’archevêque métropolitain Mar Ivanios à commencer des négociations avec Rome pour rejoindre l’Eglise catholique. L’union fut proclamée officiellement le 20 septembre 1930. Deux ans plus tard, le pape Pie XI érigeait la hiérarchie catholique syro-malankare et Mar Ivanios devenait le premier archevêque de Trivandrum. L’Eglise syro-malankare devait par la suite se développer de façon significative en Inde – où l’on compte aujourd’hui environ 200’000 fidèles – mais aussi en Allemagne, au Canada et aux Etats-Unis. (apic/imed/mjp)

16 novembre 2000 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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