Une pratique relancée par Benoît XVI
Rome: L’indulgence plénière sera accordée aux jeunes des JMJ de Sydney
Rome, 6 juillet 2008 (Apic) L’indulgence plénière sera accordée dans certaines conditions aux fidèles qui participeront aux JMJ à Sydney du 15 au 20 juillet. C’est la 8e fois que Benoît XVI relance la pratique des indulgences, qui suscite des réactions d’incompréhension, notamment du côté protestant.
Le décret d’indulgence a été signé le 28 juin par le Grand pénitencier, le cardinal James Francis Stafford. Il a été rendu public le 5 juillet par le Bureau de presse du Saint-Siège. Une nouvelle fois, la huitième depuis le début de son pontificat, Benoît XVI a choisi d’accorder l’indulgence plénière ou partielle à l’occasion d’un événement particulier de la vie de l’Eglise. C’est pour les JMJ organisées à Cologne, en août 2005, que Benoît XVI avait relancé la pratique des indulgences, quelques mois à peine après son élection. Cette décision avait alors soulevé des polémiques au pays de Luther. La Réforme protestante étant en partie née du trafic des indulgences pontificales au 16e siècle et de la condamnation du principe même de l’indulgence par Martin Luther en 1517. L’Australie, où ont lieu les prochaines JMJ, compte aussi bon nombre de fidèles protestants.
Pourront bénéficier de cette indulgence plénière les fidèles qui participeront aux cérémonies des JMJ de Sydney, à la conclusion du rassemblement avec le pape, et à condition qu’ils se soient confessés et qu’ils communient. L’indulgence partielle sera offerte à tous les fidèles à travers le monde qui prieront afin que Dieu «pousse les jeunes à la charité et leur donne la force d’annoncer l’Evangile à travers leur vie».
A l’origine, un substitut à des lourdes peines
Benoît XVI a déjà accordé l’indulgence plénière à de nombreuses reprises depuis le début de son pontificat. A l’origine, les indulgences étaient accordées comme un substitut à des peines très lourdes infligées dans l’Eglise des premiers siècles: excommunication, journées de jeûne … Le Concile de Trente a effectué une entreprise de clarification théologique en 1545.
Avec le temps, la notion d’indulgences avait perdu de l’importance aux yeux des fidèles. L’Eglise a pourtant maintenu l’idée que l’indulgence de Dieu s’exprime à travers certains signes concrets dans la vie du chrétien. Paul VI, notamment dans sa Constitution apostolique Indulgentiarum docrina en 1967, puis Jean Paul II, avaient cherché à en renouveler le sens. Le pape polonais avait ainsi concédé l’indulgence plénière lors du Jubilé de l’an 2000. Il avait alors décidé de passer la formulation ’les indulgences’ du pluriel au singulier. Le pape accorde l’indulgence plénière lors d’années particulières dans la vie de l’Eglise, ainsi que pour les années jubilaires ou des fêtes exceptionnelles. Cette rémission totale des peines temporelles encourues pour une faute est aussi concédée par le souverain pontife lors des ses bénédictions Urbi et Orbi, le jour de son élection, à Noël et à Pâques. (apic/imedia/ami/bb)