L’anneau cardinalice, symbole de communion avec le pape
Rome: La nomination des nouveaux cardinaux s’inscrit en vue du Jubilé de l’an 2000
Rome, 22 février 1998 (APIC) Une messe sur la place Saint-Pierre, concélébrée par le pape et les nouveaux cardinaux qui recevaient à cette occasion l’anneau cardinalice, a conclu dimanche le septième Consistoire du pontificat de Jean Paul II. Une occasion pour le pape de rappeler la mission des cardinaux. Il les a encouragés, malgré «les inévitables difficultés de la vie, à travailler à l’extraordinaire printemps d’espérance représenté par le Jubilé de l’an 2000.
Jean Paul II avait samedi, lors de la cérémonie du Consistoire, remis la barrette – le chapeau de cardinal – à 19 évêques. Un vingtième élu, le cardinal Alberto Bovone, hospitalisé à l’hôpital Gemelli, a reçu la barrette dans sa chambre des mains du cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’Etat du Vatican.
L’après-midi du samedi a été consacrée aux visites de courtoisie. Chacun dans une salle du Vatican, les nouveaux cardinaux reçoivent alors tous ceux qui désirent les féliciter. Une foule de plusieurs milliers de personnes se pressaient sous les plafonds dorés et dans les couloirs couverts de fresques anciennes. Deux longues files d’attentes se remarquaient parmi les dix neuf cardinaux présents, chez le cardinal Dionigi Tettamanzi, archevêque de Gênes (Italie) et chez le jeune cardinal Christoph Schönborn, (53 ans) archevêque de Vienne (Autriche). En fait les deux seuls «papabile» – c’est-à-dire ayant un profil de pape selon les observateurs – de cette nouvelle promotion de cardinaux.
La messe solennelle du dimanche 22 février a été marquée par le rite de la remise de l’anneau cardinalice. A l’issue de l’homélie, les cardinaux s’avancent l’un après l’autre devant le pape, s’agenouillent et reçoivent de lui un anneau d’or, symbole de «souci pastoral et de la plus ferme communion avec le Siège de Pierre».
Jean Paul II a inscrit la création de ces nouveaux cardinaux dans la perspective du Jubilé de l’an 2000 : «Nous sommes en train de vivre un changement d’époque, du second au troisième millénaire, dont nous voyons l’aube désormais approcher à grands pas: Nous nous approchons du Grand Jubilé de l’An 2000. Partout dans le monde, des initiatives apostoliques et missionnaires jaillissent pour transformer ce rendez-vous en une occasion de renouvellement intérieur pour tous les croyants. Puisse un telle étape historique marquer un extraordinaire printemps d’espérance pour les croyants et pour toute l’humanité».
Fête de la Chaire de Pierre
Le thème du Siège de Pierre a aussi été abordé par le pape, puisque cette cérémonie tombe le jour de la «fête de la Chaire de Pierre», l’une des plus anciennes fêtes liturgiques du diocèse de Rome, symbole de l’autorité de l’enseignement du successeur de Pierre.
Cette coïncidence «enrichit» cette rencontre note Jean-Paul II. «Le ministère confié à Pierre et à ses successeurs d’être le rocher solide sur lequel s’appuie la Communauté ecclésiale, est la garantie de l’unité de l’Eglise, il est le gardien de l’intégrité du dépôt de la foi et fondement de la communion de toutes les composantes du Peuple de Dieu. La fête liturgique d’aujourd’hui représente ainsi une invitation à réfléchir sur le service pétrinien de l’évêque de Rome vis-à-vis de l’Eglise universelle.
Les cardinaux sont unis de manière spéciale à la Chaire de Pierre. Ils constituent le ’sénat’ de l’Eglise, les premiers collaborateurs du pape dans le service pastoral universel».
Le pape s’est ensuite arrêté sur la mission des cardinaux. Ils doivent être des «pasteurs zélés et pressés du peuple de Dieu». Mais aussi «en étroite communion d’esprit et d’intention avec le pape, ils doivent être les témoins des souffrances que le Christ rencontre encore aujourd’hui dans son Corps mystique, tout en étant appelés à proclamer, par la parole et la vie, l’espérance qui ne déçoit pas».
«Jusqu’à l’effusion du sang»…
«Ainsi poursuit le pape, ne vous est pas seulement confiée la charge d’élire le pape, mais aussi celle de partager avec lui le souci de tout le peuple chrétien. Ce nouvel enracinement dans le Christ et dans l’Eglise vous engage à un plus courageux service de l’Evangile et à un dévouement sans réserve pour les frères. Cela vous demande une disponibilité complète «jusqu’à l’effusion du sang», comme le symbolise la couleur rouge de votre habit cardinalice. Ne vous laissez pas abattre par les inévitables difficultés de la vie car le Seigneur lui même prend soin de son peuple.» (apic/imed/ba)