Rome: La «positio» de la cause de béatification de Jean Paul II est presque terminée

Document de 2000 pages remis à l’institution concernée

Rome, 31 mars 2008 (Apic) Le procès en béatification de Jean Paul II, décédé le 2 avril 2005, il y a bientôt trois ans, est bien avancé. Ainsi, le 31 mars 2008, sur Radio Vatican, le postulateur de la cause de béatification du pape polonais, Mgr Slawomir Oder, a indiqué qu’il avait récemment remis à la Congrégation pour les causes des saints une «version presque définitive de la positio», un épais rapport sur les vertus de Karol Wojtyla.

Une semaine plus tôt, le préfet de cette congrégation avait souhaité ne pas «perdre de temps» dans la conclusion de la cause de béatification du pontife polonais.

«J’ai remis ces derniers jours une version presque définitive de la positio, le rapport qui recueille tous les documents (.) concernant le pape», a ainsi déclaré Mgr Slawomir Oder au programme polonais de Radio Vatican. «Cela représente, a-t-il expliqué, à peu près 2’000 pages qui ont encore besoin de légers arrangements de nature technique et rédactionnelle mais, dans l’ensemble, la version est complète».

«Il revient désormais au ’relateur’, le père Daniel Ols, de la Congrégation pour les causes des saints, après avoir examiné l’ensemble des documents, de donner un consentement définitif en vue de la présentation officielle» de la positio. «Pour le moment, a encore affirmé Mgr Oder, il est trop tôt pour fournir une date précise pour la remise officielle» du document.

Déjà, le 25 mars dernier, à l’approche du 3e anniversaire de la mort de Jean Paul II, le cardinal José Saraiva Martins avait souhaité que «Jean Paul II soit élevé dès que possible à l’honneur des autels». «Dès que nous aurons la positio nous l’étudierons immédiatement sans perdre de temps», avait encore précisé le préfet de la Congrégation pour les causes des saints.

Le 28 mars, l’agence de presse italienne Ansa avait par ailleurs révélé qu’une commission avait déjà étudié un projet de transfert de la tombe de Jean Paul II de la crypte de la basilique Saint-Pierre à l’intérieur même de l’édifice, aux cotés des papes déjà béatifiés ou canonisés. Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège a ensuite démenti cette information, affirmant en même temps que «toute décision en la matière n’aura pas lieu avant la béatification».

A l’occasion du 3e anniversaire de la mort de Jean Paul II, Benoît XVI célébrera une messe place Saint-Pierre le 2 avril 2008 à 10h30, en lieu et place de sa traditionnelle audience générale. Cette messe marquera aussi le lancement du premier congrès mondial sur la «Miséricorde divine» qui se tiendra à Rome jusqu’au 6 avril.

Jean Paul II, un processus de béatification accéléré

L’ouverture de la «phase diocésaine» de la cause de béatification et de canonisation de Jean Paul II a eu lieu le 28 juin 2005, moins de trois mois après sa mort, dans la basilique Saint-Jean de Latran, la cathédrale de Rome. Le 13 mai, jour anniversaire de l’attentat de 1981 qui faillit coûter la vie à son prédécesseur, Benoît XVI avait en effet annoncé qu’il dérogeait à la règle selon laquelle un procès de ce type ne peut débuter que cinq ans après la mort de la personne concernée.

Le procès rogatoire à Cracovie, en Pologne, s’était ensuite achevé le 1er avril 2006. Pendant près d’un an, de nombreux témoins du pays natal de Karol Wojtyla avaient ainsi été entendus à huis clos. La phase diocésaine avait parallèlement été conduite à Rome par le ’postulateur’, Mgr Slawomir Oder, prêtre polonais du diocèse de Rome. Cette enquête diocésaine «sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté» de Karol Wojtyla avait été conclue lors d’une cérémonie solennelle, dans la basilique Saint-Jean de Latran, le 2 avril 2007.

Le dossier de Jean Paul II avait ensuite été déposé à la Congrégation pour les causes des saints pour la poursuite de l’instruction, dans sa phase dite «romaine», c’est-à-dire au niveau du Saint-Siège. C’est au cours de cette phase qu’est rédigée la positio, que se réunissent également des commissions de spécialistes, théologiens et historiens, et que l’on mène enfin des enquêtes autour de miracles qui auraient été réalisés par l’intercession de Jean-Paul II, après sa mort. Un miracle est en effet nécessaire pour la béatification d’une personne dite «vénérable».

Début 2007, la guérison inexpliquée d’une religieuse française, soeur Marie Simon-Pierre, avait été retenue comme «miraculeuse» dans le cadre du procès en béatification du pape polonais. La religieuse de la congrégation des Petites soeurs des maternités catholiques aurait ainsi été guérie de la maladie de Parkinson par l’intercession de Jean Paul II, en juin 2005. Cependant, d’autres miracles présumés attribués au pape polonais ont été étudiés à Rome. (apic/imedia/ami/pr)

31 mars 2008 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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