Rome, friande de présages et d’augures

Rome: La ’prophétie des papes’ refait surface

Hervé Yannou, correspondant de l’Apic à Rome

Rome, 15 avril 2005 (Apic) Les rumeurs et les pronostics vont bon train pour percer le secret du vote des cardinaux lors du conclave qui s’ouvrira le 18 avril. Dans la Rome millénaire, friande de présages et d’augures, on cherche parfois l’avenir de l’Eglise dans de vieilles traditions. Une solution pour les ’devins du dimanche’ est d’exhumer les vieux textes prophétiques des Nostradamus pontificaux. Le plus connu de ces grimoires est celui de Malachie, dit ’la prophétie des papes’.

C’est justement au siècle d’or des astrologues de cour, celui de Catherine de Médicis (1519-1589) – que servit Nostradamus – et de Jules II (1503-1513), que cette liste de devises prophétiques fait son apparition. 112 adages, 112 papes, de l’éphémère Célestin II (1143) à celui des derniers temps, Pierre II. A chacun son dicton en latin, sensé exprimer l’un des traits caractéristiques de sa personne ou de son pontificat.

Les amateurs de mystères et d’alchimie se sont exercés à décrypter ce latin de cuisine. Certains se sont même risqués à des calculs d’apothicaires pour déterminer la fin de la papauté. Par un obscur comput, on arriverait à l’an de grâce 2026, ce qui, comme par hasard, correspond à la prophétie de Nostradamus (centurie X, quatrain 72). «Dans la dernière persécution de la sainte Eglise romaine, un Romain nommé Pierre sera élevé au pontificat. Il paîtra le troupeau au milieu de nombreuses tribulations, lesquelles étant finies, la ville aux sept collines sera détruite, et le juge redoutable jugera le monde», peut-on lire dans la prophétie des papes.

Encore deux rébus à éclaircir

Malachie, dont on ne sait pas très bien qui il est (même si certains l’identifient à saint Malachie, évêque irlandais du 12e siècle), s’est arrêté au 266e pape. Il reste deux rébus à éclaircir, «Gloria olivae» (gloire de l’olivier) pour le successeur de Jean-Paul II, et enfin l’annonce de l’élection du dernier des souverains pontifes.

Les formules indiquées recèlent toutes plusieurs traductions possibles et sont de cohérence variable. Ainsi, on a toujours fini par y trouver un rapport avec le pape auquel elles sont sensées se rapporter. Pour Jean XXIII, la devise était «Pastor et nauta» (pasteur et navigateur). Jean XXIII était patriarche de Venise et voyagea en tant que nonce. Le pontificat de Paul VI était qualifié de «Flos florum» (la fleur des fleurs), or le pape avait trois fleurs de lys dans son blason. La 109e prophétie pour le 263e pape était «De medietate lunae» (dans la moitié d’une lune). Et Jean Paul Ier disparut après 33 jours de pontificat, soit à peu près un mois lunaire. Quant à Jean Paul II, son pontificat était qualifié de «De labore solis» (du travail, du soleil), rappelant l’infatigable travail de ce pape jusqu’au terme de sa vie, et les 104 voyages qu’il effectua à travers le monde. (apic/imedia/hy/bb)

15 avril 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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