La méditation confiée au théologien orthodoxe Olivier Clément
Rome: La tradition oecuménique du Chemin de Croix au Colisée se poursuit
Rome, 1er mars 1998 (APIC) La célébration du Chemin de Croix présidé par le pape, le Vendredi Saint, au Colisée, donne lieu depuis plusieurs années à des gestes oecuméniques. Cette année, c’est au théologien orthodoxe français Olivier Clément que la composition de la méditation a été confiée.
Chaque année, le soir du Vendredi Saint, le pape préside la méditation des 14 stations du Chemin de Croix au Colisée. Retransmise de Rome en mondiovision, cette cérémonie est un des moments forts de la Semaine Sainte.
En s’adressant au théologien orthodoxe français Olivier Clément, professeur à l’Institut Saint-Serge à Paris et figure importante du dialogue pour l’unité des chrétiens, l’accent est mis à nouveau cette année sur l’oecuménisme. Une main tendue aux orthodoxes, alors que Constantinople se tient à distance, et que le synode orthodoxe de Moscou bloque la rencontre entre le patriarche Alexis II et le pape (et un éventuel voyage du pape en Russie, souhaité par B. Eltsine), à cause de la question des «gréco-catholiques», dits «uniates».
A deux reprises, au lendemain de la fête de Saints Cyrille et Méthode (15 février) et de l’Assemblée plénière du conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, le pape Jean-Paul II a réaffirmé que le dialogue oecuménique est l’une des priorités du chemin des chrétiens vers l’an 2000. Il a dit espérer l’accélération de la marche vers une «réconciliation totale»
Le Chemin de Croix : un reflet de l’histoire contemporaine
En 1997, l’accent était déjà mis sur le rapprochement avec l’orthodoxie, puisque la méditation avait été confiée au Patriarche suprême de tous les Arméniens, Karékine Ier, au lendemain d’une déclaration de foi commune signée entre le Patriarche et le pape Jean-Paul II.
En 1996, le Chemin de Croix confié au cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo, reflétait les expériences dramatiques de l’histoire contemporaine : les guerres «fratricides», les «conflits raciaux» qui «sèment la mort et offensent la dignité de l’homme». Au long du parcours des 14 stations, des laïcs de pays particulièrement éprouvés, comme le Rwanda, avaient participé au portement de Croix.
En 1995, une femme, de l’Eglise réformée, avait composé les méditations : Soeur Minke de Vries, de la communauté de Grandchamp, près de Neuchâtel, en Suisse. Une communauté de femmes consacrées dans le célibat, née dans les années trente, et qui a adopté la règle et l’office de la communauté de Taizé dans les années cinquante. Elle compte actuellement une soixantaine de soeurs.
Soeur De Vries avait déclaré avoir été trèès «impressionnée» de la confiance qui lui était faite et du «geste oecuménique» que cela représentait. Elle expliquait que le Chemin de Croix est pratiqué depuis quelques années dans sa communauté sous forme de pèlerinage, à partir de l’expérience de l’une de leurs soeurs, à Jérusalem, avec les Pères franciscains.
En 1994, la composition de la méditation du Chemin de Croix avait été confiée à Bartholomée Ier, Patriarche oecuménique de Constantinople, la plus haute autorité morale dans l’orthodoxie. (apic/imed/mp)