Il succède au Cardinal Gantin, qui retourne au Bénin

Rome: Le cardinal allemand Josef Ratzinger nouveau doyen des cardinaux

Rome, 1er décembre 2002 (APIC) Le cardinal allemand Josef Ratzinger est désormais le nouveau doyen des cardinaux. Pour l’épauler dans sa fonction au service du collège cardinalice, le cardinal italien Angelo Sodano a été élu vice-doyen. Le cardinal Bernardin Gantin quitte ainsi la fonction de doyen qu’il avait depuis 1993 et rentrera dans son pays natal, le Bénin, dans les prochains jours.

C’est le 27 novembre qu’a eu lieu l’élection du doyen et du vice-doyen des cardinaux par les six cardinaux-évêques (voir encadré), mais ce n’est que le 30 novembre que la nouvelle a été officiellement confirmée par l’approbation de cette nomination par le pape.

Le vice-doyen, qui était le cardinal Ratzinger devenu dorénavant le doyen du collège, a également été élu et confirmé par Jean Paul II en la personne de l’actuel secrétaire d’Etat, le cardinal Sodano, qui vient de fêter ses 75 ans.

Le cardinal Ratzinger sera ainsi chargé, au moment de la mort du pape, de communiquer la nouvelle aux autres cardinaux et de présider les «congrégations générales» à savoir les réunions plénières de cardinaux qui se dérouleront lors de la vacance du siège apostolique. Son rôle sera également de convoquer les cardinaux dans la chapelle Sixtine pour le conclave, de diriger les actes de l’élection papale et, après l’élection du futur pape, de demander au nouveau pape élu s’il accepte ou non et quel nom il désire prendre.

Le doyen est également le porte-parole des cardinaux, dans la vie courante de l’Eglise. La prochaine tâche qui attend le cardinal doyen sera celle de prononcer le 23 décembre prochain, au nom de tous les cardinaux et de la Curie romaine, ses voeux au pape à l’approche de Noël et des fêtes de fin d’année.

Quant au cardinal Gantin, il avait depuis longtemps exprimé le désir de quitter cette fonction et de rentrer au pays, en particulier depuis qu’il a atteint l’âge de 80 ans en mai dernier. Ce n’est que cette semaine que le pape l’a déchargé de cette fonction de doyen, le doyen devant, par sa fonction, résider à Rome.

Reconnaissance du pape au cardinal Gantin

Dans une lettre signée de sa main et publiée par le Saint-Siège le 30 novembre 2002, Jean Paul II montre sa grande estime pour ce prélat africain. Il explique comment il a dû «réfléchir et demander une lumière à Dieu dans la prière» avant d’accepter la demande du cardinal béninois. «J’ai attendu avant de vous répondre, écrit le pape, car je ne vous cache pas que votre éloignement de Rome me prive d’un collaborateur riche d’un ’sensus Ecclesiae’ (sens ecclésial) profond et d’une vaste expérience des choses et des hommes».

Par cette courte missive en italien, le pape exprime ainsi «sa vive reconnaissance» qu’il «porte dans son coeur pour tout l’aide» que le cardinal africain lui a «généreusement offerte».

Le cardinal Gantin devrait, après une dernière audience privée avec Jean- Paul II le mardi 3 décembre prochain, s’envoler vers son pays natal dès l’aurore mercredi matin, chargé, outre de plusieurs dizaines de kilos de bagages, de ses souvenirs des 31 années passées au Vatican. «Quand je suis arrivé à Rome, j’ai apporté l’Afrique avec moi, a-t-il affirmé, il y a quelques jours à I’APIC, et en repartant au Bénin, j’emmène Rome en Afrique». (PR)

Encadré

Titre honorifique

Le titre de cardinal-évêque, comme ceux de cardinal-prêtre et cardinal- diacre, est une distinction qui n’a plus qu’une valeur honorifique. Elle rappelle l’origine historique du collège des cardinaux, qui est né au XIIème siècle, en 1150, lorsque les évêques des diocèses entourant Rome ­ les cardinaux-évêques -, les prêtres des grandes paroisses de la ville ­ les cardinaux-prêtres -, et les diacres qui assistaient le pape dans le service du diocèse de Rome – les cardinaux-diacres -, devinrent son organe de consultation habituel. Ils furent appelés «cardinaux», du latin cardo- cardinis – «gond» -, parce qu’ils occupaient un poste fixe et servaient en quelque sorte de pivot à la vie de l’Eglise.

Aujourd’hui, cette distinction permet uniquement de classer les cardinaux selon un ordre de préséance. Le titre de cardinal-évêque est ainsi réservé à six d’entre eux, parmi lesquels se trouve le «doyen», qu’ils élisent. C’est également le cardinal «doyen» qui demande au nouvel élu, après le dernier vote, s’il accepte de devenir pape.

Parmi les cardinaux-évêques se trouvent actuellement, outre le cardinal Bernardin Gantin qui quitte sa fonction de doyen, le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi et dorénavant doyen du collège cardinalice, le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège à peine élu vic-doyen, le cardinal Roger Etchegaray, président émérite du Conseil pontifical Justice et Paix, ainsi que le cardinal Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pour la Famille. Les patriarches des Eglises catholiques orientales qui sont nommés cardinaux sont également des cardinaux-évêques, mais ne participent pas à l’élection du doyen. (apic/imedia/pr)

1 décembre 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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