Rome: Le cardinal Angelo Sodano s’apprête à fêter ses 78 ans
Le «Numéro 2» du St Siège bientôt sur le départ?
Rome, 21 novembre 2005 (Apic) Le cardinal italien Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, fêtera ses 78 ans le 23 novembre 2005. Le doyen du collège des cardinaux est considéré comme le ’Numéro deux’ du Saint-Siège. Des rumeurs sur son départ circulent depuis l’élection de Benoît XVI.
Mgr Angelo Sodano fêtera ses 78 ans le 23 novembre. Secrétaire d’Etat depuis près de 15 ans, il est l’un des cardinaux qui connaît le mieux les dossiers du Saint-Siège, et possède beaucoup d’influence sur la curie. Des rumeurs sur son départ circulent depuis l’élection de Benoît XVI, tout comme lors de son 75e anniversaire, d’ailleurs, en 2002.
Le cardinal Angelo Sodano est né en 1927 à Isola d’Asti dans le Piémont (Italie). Son père, qui créa d’une association de paysans catholiques, fut député démocrate-chrétien pendant trois mandats successifs, de 1948 à 1963. Arrivé à Rome dans les années quarante pour y faire ses études, Angelo Sodano a obtenu une maîtrise en théologie et en droit canonique, avant d’être ordonné prêtre le 23 septembre 1950. Il a consacré les premières années de son ministère à l’enseignement de la théologie dogmatique au séminaire de son diocèse d’Asti, dans le Piémont, et à l’apostolat auprès des étudiants.
En 1959, il a été appelé au service du Saint-Siège, sous le pontificat de Jean XXIII, auprès de la Secrétairerie d’Etat, par le substitut de l’époque, le cardinal Angelo Dell’Acqua. Il est ensuite parti pour l’Amérique Latine, comme secrétaire des nonciatures apostoliques d’Equateur, d’Uruguay, puis du Chili. Rappelé à Rome en 1968, il a travaillé pendant près de dix ans à ce qui était alors le Conseil pour les Affaires publiques de l’Eglise. Pendant cette période, il a visité la Roumanie, la Hongrie et l’Allemagne de l’est, en tant que membre de missions du Saint-Siège auprès de ces gouvernements.
En 1977, il a été nommé évêque, puis nonce apostolique au Chili, par Paul VI, quatre ans après le coup d’État de Pinochet. Il y est resté dix ans, visitant presque tous les diocèses du pays, préparant l’arbitrage du pape entre l’Argentine et le Chili, en 1984, sur le canal de Beagle et les régions australes. On a plus tard reproché au cardinal Sodano de ne pas s’être opposé au régime de Pinochet pendant son mandat au Chili, son rôle de nonce étant, de fait, un rôle de recherche de conciliation. A l’époque, il soutenait pourtant «le vicariat pour la solidarité» du diocèse de Santiago qui aidait les victimes de la répression.
Il a préparé le voyage mouvementé de Jean Paul II dans le Chili de Pinochet
Il a également préparé le voyage de Jean-Paul II au Chili en 1987, voyage délicat au cours duquel le pape polonais fut accueilli par le général Pinochet, dans une ambiance tendue. L’une des messes, en présence d’un million de personnes, fut même troublée par une émeute. En 1988, Mgr Sodano a été appelé par Jean Paul II à assumer la responsabilité du secrétariat du Conseil pour les Affaires Publiques de l’Eglise, qui a pris, un an plus tard, avec la Constitution apostolique Pastor Bonus, le titre actuel de ’Seconde section de la Secrétairerie d’Etat pour les rapports avec les Etats’.
Le 1er décembre 1990, enfin, il a été nommé à la tête de la Secrétairerie d’Etat, et créé cardinal quelques mois plus tard. Il a alors travaillé comme secrétaire d’Etat aux côtés du pape polonais qui l’a maintenu à son poste au-delà de ses 75 ans. Deux jours après son élection, le 21 avril 2005, Benoît XVI a renommé le cardinal Angelo Sodano secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Puis, le 30 avril 2005, il a approuvé son élection comme doyen du collège cardinalice. Le cardinal italien était, au préalable, vice-doyen. (apic/imedia/vb)