Rome: Le cardinal Bertone veut relancer la communication au Saint-Siège

«L’habituelle et vulgaire ignorance des médias sur l’Eglise»

Rome, 7 février 2007 (Apic) «Nous sommes en train de réfléchir à une relance de la communication de l’Eglise», a déclaré le cardinal Tarcisio Bertone, le 6 février, dans la soirée. Intervenant sur la radio Rai3, le secrétaire d’Etat du Saint-Siège, qui réagissait aux critiques faites par le présentateur italien Pippo Baudo sur le manque de communication du Saint-Siège suite à la mort d’un policier dans des échauffourées lors d’un match de foot à Catane (Sicile).

Interrogé au sujet d’un éventuel défaut de communication au Vatican, le cardinal Bertone a répondu qu’il avait lui-même parlé «à la radio, beaucoup de stations ayant diffusé ses propos». «Il y a un manque de connaissance, pas de communication», a-t-il souligné, regrettant «l’habituelle et vulgaire ignorance» des médias. Pour lui, Pippo Baudo «aurait dû au moins s’informer» avant de critiquer le Saint-Siège. «Dans ce cas, il y a donc de l’ignorance, non pas un défaut de communication», a insisté le secrétaire d’Etat. Néanmoins, «nous sommes en train de réfléchir à une relance de la communication de l’Eglise», a confié le cardinal italien.

Intervention immédiate du Saint-Siège

«J’ai entendu les interventions des auditeurs à propos des paroles de Pippo Baudo et je ne suis absolument pas d’accord», a ainsi déclaré le cardinal Bertone. Le présentateur italien a reproché au Saint-Siège son absence de réaction immédiate après les violences qui ont provoqué la mort d’un policier et l’hospitalisation de 70 supporters de football dans la soirée du 2 février, à Catane. «Le Saint-Siège et moi-même, qui suis le premier collaborateur du pape, sommes intervenus immédiatement par le biais d’un dur communiqué et L’Osservatore romano a mis en première page un article très sévère sur les évènements de Catane», a rappelé le secrétaire d’Etat du Saint-Siège.

Dans un télégramme envoyé le 5 février au nom de Benoît XVI à l’archevêque de Catane, il avait indiqué que le pape, informé du «tragique assassinat» du policier, réaffirmait «sa ferme condamnation de tout geste de violence qui entache le monde du football». «En Italie, le football est mort hier soir, en même temps que le policier tué par un criminel passé pour un supporter», avait pour sa part indiqué le quotidien du Saint-Siège dans son édition du 3 février, datée du lendemain.

«Je ne comprends donc pas cette obstination à dire que l’Eglise est éloignée des gens et du peuple», a alors lancé ’le numéro 2’ du Saint-Siège. «Mis à part le fait que les Angélus et les messages post-Angélus sont les interventions les plus proches des personnes, on voit croître les foules place Saint-Pierre. Les gens ont le sentiment que le pape est proche des problèmes les plus dramatiques et les plus brûlants de notre temps», a-t-il insisté.

Enfin, le 6 février dans la soirée, commémorant une messe en mémoire du cardinal Pironio, au siège de la Congrégation des légionnaires du Christ, le cardinal Bertone a estimé que les mesures prises par le gouvernement pour endiguer la violence étaient «justes, mais insuffisantes». «Il est nécessaire d’auto-éduquer non seulement à la tolérance, a-t-il commenté, mais à un accueil pacifique et ouvert» lors des matchs. «Il ne suffit pas d’éduquer les enfants, mais il faut aussi éduquer les familles et les adultes». (apic/imedia/ar/bb)

7 février 2007 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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