Rome: Le cardinal Trujillo s’inquiète des lois favorables aux couples homosexuels
Adoption: d’abord respecter «l’intérêt supérieur de l’enfant»
Rome, 30 avril 2006 (Apic) Le cardinal Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil pontifical pour la famille, s’est inquiété du danger que représentent les lois en faveur des couples homosexuels, dont l’adoption d’enfants. Le haut prélat colombien intervenait le 28 avril lors de l’assemblée plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales organisée au Vatican sur le thème de la jeunesse.
Evoquant «l’intérêt supérieur de l’enfant», le cardinal Trujillo a estimé que l’adoption d’un enfant par un couple homosexuel ne garantissait pas «son éducation» et qu’on lui offrait alors «un ’faux modèlé qui n’est autre qu’une caricature de la famille». «On ne peut éviter la frayeur causée par l’acceptation de ceci dans les législations connues comme en Hollande, en Espagne, en Belgique et au Royaume-Uni, avec le danger d’exporter cette même législation dans d’autres pays, comme s’il s’agissait d’une conquête de la modernité», a-t-il soutenu.
Après avoir réaffirmé que «le droit de l’enfant à vivre» devait être reconnu «avant sa naissance, dès sa conception» et que ceci n’était «pas négociable», le cardinal en charge des questions familiales au Vatican a aussi affirmé que ce droit ne devait jamais être «réinterprété» ni soumis à des «lectures biaisées».
En Belgique, un projet de loi autorisant l’adoption par des couples homosexuels a été adopté définitivement le 20 avril dernier. Après le mariage homosexuel acquis en 2003, les couples belges de même sexe pourront désormais suivre des règles identiques aux couples hétérosexuels dans le parcours d’adoption. Bruxelles suit ainsi la même démarche qu’en Hollande, au Royaume-Uni et en Espagne.
Lors de son intervention devant l’Académie pontificale des sciences sociales, le cardinal colombien s’est aussi inquiété du «syndrome de l’adolescence interminable». «Les slogans, a-t-il noté, invitent à garder la forme physique, à ne pas être compliqué et à être spontané, sans limites dans l’affectivité et la sexualité». «Vieillir est une maladie», s’est-il exclamé. «Les adultes se comportent comme les jeunes pour rester comme eux», a-t-il regretté, ajoutant que «le processus d’identification s’inverse : ce ne sont pas les jeunes qui doivent s’identifier aux adultes, mais l’inverse». Le président du Conseil pontifical pour la famille a estimé que «rester jeune laisse la porte ouverte à toutes les options et à toutes les vies possibles».
«La famille, sanctuaire de la vie, est sacrée»
Le cardinal Trujillo a aussi affirmé que «la famille est le lieu privilégié comme berceau et sanctuaire de la vie dans lequel la procréation intégrale – qui ne se réduit pas à la conception et à la naissance – est possible et représente une grande responsabilité». «La famille, sanctuaire de la vie, est sacrée», a-t-il insisté à nouveau. Le haut prélat a enfin affirmé que «l’amour égoïste» n’était pas «un don authentique», que dans «la pulsion» les autres étaient utilisés comme «des instruments». «De cette façon, a-t-il expliqué, la sexualité humaine et sa signification sont effacées avec des coups de crayon ambigus dans lesquels la liberté est réduite, où l’on donne la prépondérance à ’l’animal’ et non à l’humain».
La douzième session plénière de l’Académie pontificale des sciences sociales est consacrée au soutien de jeunes générations. Intitulée ’Une jeunesse qui disparaît ? Solidarité avec les enfants et les jeunes dans une époque troublée, elle se tient du 28 avril au 2 mai 2006 à la Casina Pie IV, dans les jardins du Vatican. (apic/imedia/ami/bb)