Rome: Le cérémoniaire du pape justifie les choix de Benoît XVI marqués par la tradition
«Enracinement dans la tradition»
Rome, 26 juin 2008 (Apic) Le maître des célébrations liturgiques pontificales, Mgr Guido Marini, a longuement expliqué dans L’Osservatore Romano daté du 26 juin 2008 les choix récents de Benoît XVI en matière de liturgie, marqués par un certain retour à la tradition.
Il a ainsi évoqué le caractère désormais habituel de la distribution par le pape de la communion à la bouche et à genoux, mais aussi son utilisation d’un bâton pastoral antique ou d’un trône monumental. Le cérémoniaire pontifical a en outre annoncé que le pape porterait désormais un pallium (écharpe de laine) de forme plus traditionnelle, à compter de la messe du 29 juin prochain. Nommé le 1er octobre 2007, le cérémoniaire du pape a vu dans ces choix un «enracinement dans la tradition».
Dans cette longue interview, Mgr Guido Marini a indiqué entre autres que la communion des fidèles à la bouche et à genoux, très récemment réintroduite par Benoît XVI, était «une pratique destinée à devenir habituelle dans les célébrations pontificales». Il a précisé que la distribution de la communion dans la main était «un indult (privilège exceptionnel, ndlr) à la loi universelle concédé par le Saint-Siège aux conférences épiscopales qui en avaient fait la demande». Mgr Guido Marini a ainsi évoqué la «préférence» de l’Eglise pour la modalité traditionnelle de réception de la communion qui «met mieux en lumière la vérité de la présence réelle dans l’Eucharistie, aide la dévotion des fidèles, introduit plus facilement au sens du mystère».
Par ailleurs, Mgr Guido Marini a indiqué que la férule (bâton pastoral) en forme de croix grecque ayant appartenu à Pie IX (1846-1878) et portée par Benoît XVI depuis le dernier dimanche des Rameaux (16 mars 2008), serait désormais «constamment» utilisée. «Ce choix ne signifie pas simplement un retour à l’ancien, a précisé Mgr Marini, mais il témoigne du développement dans la continuité, d’un enracinement dans la tradition qui permet d’avancer de manière ordonnée sur le chemin de l’histoire». Contrairement à celui plus moderne qu’utilisait Jean-Paul II, a encore indiqué le cérémoniaire, ce bâton pastoral «répond en fait plus fidèlement à la forme du pastoral typique du pape dans la tradition romaine», et il est par ailleurs «plus léger et maniable» que celui introduit par Paul VI (1963-1978).
Depuis peu, Benoît XVI utilise également un trône pourpre bordé d’or utilisé par Jean XXIII (1958-1963), à la place du trône blanc à haut dossier dont l’usage était préféré par Jean-Paul II. Mgr Guido Marini a expliqué que ce trône entendait «mettre en évidence la présidence liturgique du pape, successeur de Pierre et vicaire du Christ». Quant à la position centrale retrouvée de la croix au milieu de l’autel, elle indique «l’orientation exacte que toute l’assemblée est appelée à avoir durant la liturgie eucharistique : on ne se regarde pas, mais on regarde Celui qui est né, mort et ressuscité pour nous, le Sauveur».
A la question de savoir si Benoît XVI célébrerait un jour la messe selon la forme extraordinaire du rite romain récemment réhabilitée par le Motu Proprio Summorum Pontificum (7 juillet 2007), Mgr Marini a confié ne pas savoir donner de réponse.
Le maître des célébrations liturgiques pontificales a en outre indiqué que Benoît XVI porterait désormais un pallium de forme circulaire avec deux extrémités, l’une devant et l’autre derrière, semblable à ceux portés par son prédécesseur Jean-Paul II. C’est sous la responsabilité de l’ancien cérémoniaire du pape, Mgr Piero Marini, qu’avait été modifiée dès le début du pontificat de Benoît XVI la forme du pallium pontifical.
La forme adoptée dès avril 2005 a entraîné «des problèmes variés et ennuyants» d’un point de vue «pratique», a tout bonnement expliqué le nouveau cérémoniaire. (apic/imedia/ami/js)