Hommage au pape Sylvestre II (999-1003)
Rome: Le Conseil pontifical de la culture promeut les liens entre science, art et foi
Rome, 12 mai 2005 (Apic) Dans le cadre de son projet pionnier pour relancer dans l’Eglise le dialogue entre science et foi – «STOQ, un nouveau carrefour pour le troisième millénaire» -, le Conseil pontifical de la culture cherche à promouvoir les liens entre science, art et foi. Le Conseil rend ainsi hommage au pape Sylvestre II (999-1003).
A l’occasion de l’anniversaire de la mort du pape Sylvestre II, «modèle de dialogue entre la connaissance de la foi et la science», le cardinal Paul Poupard a présidé, le 12 mai 2005, une messe à l’église Sainte-Marie-des-Anges, à Rome, indique un communiqué émanant du Conseil pontifical de la culture.
C’est à l’occasion de l’anniversaire de la mort du pape Sylvestre II (999-1003), aussi connu sous son nom de Gerbert d’Aurillac, que le cardinal Poupard a présidé une messe, concélébrée par Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des sciences, en souvenir de tous les scientifiques de tous les temps. Le pape européen de l’an 1000, Sylvestre II, est mort le 12 mai 1003. «Il représente un modèle de dialogue entre la connaissance de la foi et la science qui vient de l’observation de la nature», peut-on lire dans ce communiqué.
A la fin de la célébration, les participants ont assisté au phénomène de transition du soleil sur le cadran solaire de Sainte-Marie-des-Anges, grâce à l’observation du cadran solaire tracé sur le pavé de la basilique. Comme signalé par le cardinal Poupard dans son homélie, les églises où existent un cadran solaire sont des lieux où «science, art et foi se rencontrent admirablement», précise encore le communiqué. Au même moment, une messe a été célébrée dans d’autres églises dont la cathédrale de Milan, l’église Saint-Petronio de Bologne et la cathédrale de Palerme, qui possèdent toutes de grands cadrans solaires pour les observations astronomiques.
«Les manifestations organisées dans de nombreuses villes italiennes et européennes entendent rendre hommage à la figure de l’ecclésiastique et du scientifique, Sylvestre II, qui dans son enseignement et dans ses découvertes synthétise les aspects les plus avancés et innovateurs de la culture scientifique de France, d’Espagne, d’Italie et d’Allemagne», souligne encore le communiqué.
Un visionnaire
Bénédictin du monastère Saint-Géraud d’Aurillac, Sylvestre II fut archevêque de Reims, puis de Ravenne, avant de devenir, en 999, le premier pape d’origine française. Il entre très tôt en contact avec le monde littéraire et scientifique des Arabes, en Espagne. A Rome en 970, il fait la connaissance du pape Jean XII et l’empereur Otton, tous deux surpris de la science du jeune moine bénédictin. Devenu pape en 999, sous le nom de Sylvestre II, il fonde les premiers diocèses en Pologne et en Hongrie, tentant avec Otton III d’instaurer un empereur chrétien universel à travers l’union des pouvoirs temporel et spirituel.
Au niveau des avancées scientifiques, on lui doit la diffusion de l’utilisation de l’astrolabe (instrument permettant de dresser une carte du ciel) en Occident, des chiffres arabes, la construction de modèles en bois pour l’étude du mouvement des corps célestes, la construction d’orgues et l’élaboration de théories musicales originales.
Le 11 mai 2003, Jean Paul II avait fait référence à Sylvestre II, évoquant alors les racines chrétiennes de la France. Profitant de la présence d’une délégation française venue célébrer le pape de l’An 1000, Sylvestre II, à l’occasion du millénaire de sa mort, Jean Paul II avait présenté ce premier souverain pontife d’origine française comme «exemple», à l’heure de la construction européenne. Sylvestre II, Gerbert d’Aurillac, fut qualifié d’»homme le plus cultivé de son temps». De fait, avait souligné Jean-Paul II, «il a singulièrement dominé son siècle par ses connaissances et son érudition, par sa droiture morale et son sens spirituel». «Il fut à la fois un intellectuel et un homme d’action, un diplomate et un homme d’Eglise. Si les questions actuelles sont différentes de celles qu’il eut à affronter, son attitude spirituelle et intellectuelle demeure un appel à rechercher la vérité humaine, qui jamais ne s’oppose aux vérités de la foi». (apic/imedia/ms/pr)