Rome: Le latin et deux mille ans de racines communes
La langue des César «n’est pas une relique poussiéreuse»
Rome, 31 mai 2001 (APIC) Le latin et deux mille ans de racines communes, un pont entre les cultures: c’est le thème d’un message de Jean Paul II publié lundi à l’occasion de la première journée de la «latinitas» célébrée à Rome, au Capitole.
Cette journée, à laquelle participait le président de la République italienne, Carlo Azeglio Ciampi, son prédécesseur, Oscar Luigi Scalfaro, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Boutros Boutros-Ghali, était promue par l’Union latine, une organisation culturelle intergouvernementale où sont représentés quelque 35 pays qui par leur langue et leur culture se réclament de l’héritage romain.
La lettre du pape, lue au Capitole par le nonce apostolique en Italie, Mgr Cordero Lanza di Montezemolo, a constitué un encouragement. La langue des César n’est pas, dit en substance le pape une «relique poussiéreuse» d’un passé révolu, elle peut encore aujourd’hui cimenter les peuples à l’époque des concepts de l’hyper-technologie et de l’Internet.
L’Eglise catholique est en effet la seule organisation contemporaine dans laquelle le latin est encore la langue officielle. Régulièrement, par exemple, les lettres de mission des envoyés spéciaux du pape sont rédigées et communiquéées à la presse en latin. La semaine passée, lors du consistoire extraordinaire, le cardinal argentin Jorge Maria Mejia a commencé son intervention par un prélude latin qui a jeté la confusion dans les cabines de traduction et qui a été accueilli par les applaudissements de ses confrères.
Au Capitole, les interventions ont souligné la préoccupation que peut susciter une civilisation de masse et anglophone qui réduit la culture des peuples à des «forteresses assiégées». Le latin ne se réduit pas à des mots, dit en substance la pape, mais véhicule «une sensibilité particulière et une vision du monde». Il a eu une «fécondité unique»: art, philosophie, littérature, droit, et généré des cultures qui n’étaient pas sensibles aux seuls aspects matériels mais aussi «aux valeurs élevées de l’homme». Pour le pape, cette richesse, à l’heure de la mondialisation, peut devenir patrimoine mondial. (apic/cip/zn/pr)