parution d’un dictionnaire latin pour les mots contemporains
Rome: le latin n’est pas une langue morte. (271191)
Rome, 27novembre(APIC) Non, le latin n’est pas une langue morte. Après 11
ans de travail, 17 latinistes de la fondation «Latinitas» ont mis au point
un «lexicon recentis Latinitas», c’est-à-dire un dictionnaire des mots contemporains. On y touvera la traduction de covergirl, jet, jeep, minijupe ou
sida. Mini-jupe devient par exemple: «curta tunicilla usque ad media femora
diminuta» ou plus simplement une «mulieri alticincta». Le premier volume,
groupant les lettres A à L paraîtra avant Noël, le second, de M à Z, au
printemps prochain. C’est ce qu’a annoncé le Père Edmondo Caruana, secrétaire de la Fondation «Latinitas», fondée par Paul VI en 1976.
De nombreuses commandes sont déjà arrivées, principalement d’universités
et de bibliothèques américaines, françaises et allemandes. Il n’est pas sûr
encore que les écoles vont se référer au lexique du Vatican pour leur cours
de latin. Les Américains ont un grand intérêt pour la connaissance du latin
comme «clé de la culture européenne», pense le Père Caruana. Le prix du
dictionnaire n’est pas encore précisé, mais on estime qu’il devrait se situer à une centaine de francs par volume. Les membres de la Fondation «Latinitas» ont découvert que le latin moderne pouvait être une affaire intéressante lorsqu’ils ont eu en mains les bandes dessinées «d’Astérix et Obélix» en latin.
13.500 nouveaux mots appartenant principalement au vocabulaire américain, ont été introduits dans ce dictionnaire pour pouvoir traduire en latin les possibilités de la langue courante actuelle. Les mots ne reçoivent
cependant qu’une courte définition latine sans traduction en langue étrangère. Ce qui peut s’exprimer par un seul mot aujourd’hui nécessite souvent
plusieurs mots en latin. Ainsi «covergirl» est défini par «Exterioris paginae puella»; jet se dit «Aeronavis celerrima» et Jumbo «capacissima aeronavis»; jogging se dit «cursus pedester» et jeep «autocinetum locis iniquis
aptum». La traduction de sida est plus simple: «Syndrome comparati defectus
immunitatis».
Le Père Caruana dément aussi l’affirmation selon laquelle de nombreux
évêques principalement du tiers monde ne comprennent plus le latin. Certes,
lors des synodes, de nombreux évêques se saississent des écouteurs lorsque
les discours sont en latin, il ne s’agit cependant pas de personnes dont
les connaissances en latin sont insuffisantes, mais simplement de personnes
qui désirent mieux saisir tous les détails dans leur propre langue. Pour
les gens soucieux d’exercer le latin parlé, la Fondation «Latinitas» organise des séjours au Canada, en Amérique du sud ou en Allemagne. En Finlande
il existe même un bulletin d’information parlé en latin. (apic/gs/mp)