Un quart d’heure d’entretien et un échange de cadeaux
Rome: Le pape a reçu lundi matin le président algérien Bouteflika
Rome, 15 novembre 1999 (APIC) Le pape Jean Paul II a reçu lundi matin en audience le président algérien Abdelaziz Bouteflika, au cours d’une visite au Vatican, première étape d’un séjour officiel de quatre jours en Italie. Les deux hommes se sont entretenus en tête à tête pendant près d’un quart d’heure dans la bibliothèque du pape.
Rien n’a filtré de la discussion entre le pape et le président algérien. Le premier a offert au second un cadeau, à savoir un bas-relief représentant les saints Pierre et Paul, alors que le président Bouteflika remettait à Jean Paul II un recueil de textes chrétiens écrits en arabe: «Nous avons là quelque chose de très intéressant», a-t-il expliqué au pape, en présentant encore une statue de saint Augustin enfant.
Un saint auquel le président algérien avait déjà rendu hommage au mois d’août dernier lors d’une rencontre organisée dans la ville italienne de Rimini par l’Association catholique italienne «Communion et Libération». «Il est considéré avec justesse comme l’un des docteurs les plus influents et les plus prestigieux de l’Eglise catholique», a alors déclaré Abdelaziz Bouteflika, en rappelant que saint Augustin était lui-même algérien.
Après sa rencontre avec Jean Paul II, le président algérien s’est entretenu avec le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, et avec Mgr Jean-Louis Tauran, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats.
Ces entretiens ont permis aux différents interlocuteurs d’exprimer leurs espoirs pour «les efforts de pacification mis en acte par les autorités algériennes», et «le souhait que l’Eglise catholique puisse continuer en Algérie ses activités de bienfaisance au service de tous dans une plus grande sécurité».
Pour le quotidien italien «Il Messaggero», qui présente dans son édition du 15 novembre les différentes étapes du séjour du président Bouteflika en Italie, «symboliquement, la rencontre avec le pape est l’acte le plus significatif de ce voyage, la preuve physique de la fin, en Algérie, du chapitre de l’intolérance religieuse intégriste et de la violence ambiguë qui l’a soutenue et alimentée en faisant plus de 100’000 morts».
«Il Messaggero» rappelle encore les tentatives de dialogue entre les forces algériennes, tentatives encouragées par la communauté catholique Sant’Egidio, basée à Rome, avant l’arrivée du président Bouteflika, et repoussées par les autorités d’Alger comme une «ingérence dans les affaires intérieures» et une «violation de la souveraineté nationale».
«Aujourd’hui, Bouteflika désavoue cette ligne d’intransigeance diplomatique», souligne «Il Messaggero». Jean Paul II et le président algérien, écrit-il, savent tous les deux que le meurtre des prêtres et des religieuses à Alger, à Tizi Ouzou, au monastère de l’Atlas, et l’assassinat de l’évêque d’Oran, «sont des délits que les revendications confuses des intégristes ne suffisent pas à éclairer». (apic/imed/tg/pr)