Le Monténégro, terre d’oecuménisme et de rencontre avec l’islam
Rome: Le pape Benoît XVI reçoit le premier ambassadeur de la République du Monténégro
Rome, 22 janvier 2007 (Apic) Benoît XVI a estimé que le Monténégro était un pays favorable à l’oecuménisme et à la rencontre avec l’islam. Il l’a dit au premier ambassadeur de la République du Monténégro au Vatican, Antun Sbutega, venu lui remettre ses lettres de créance le 22 janvier 2007.
«La rencontre entre chrétiens et musulmans a trouvé au Monténégro des rapports convaincants», a ainsi estimé le pape. Le Monténégro compte deux minorités religieuses musulmanes: la minorité albanaise (22,9 %) et la minorité bosniaque (14,6 %). Les Bosniaques sont des Serbes de tradition islamique. Ils constituent la majorité de la population à la frontière de la Serbie et du Kosovo. En 1996, les autorités du Monténégro, contrairement à la Serbie, ont reconnu aux Bosniaques le statut d’une ethnie et les ont appelés «musulmans» pour les différencier des Albanais, dont ils ne partagent pas la langue.
Au regard de l’histoire, la terre du Monténégro, «embrassant les traditions orientales et occidentales, se caractérise toujours comme un lieu privilégié de cette rencontre oecuménique qui est souhaitée par tous», a poursuivi le pape. Faisant référence à la naissance de l’Etat indépendant du Monténégro au 19e siècle avec le soutien du Saint-Siège et de l’Eglise orthodoxe pour «pour mieux subvenir aux besoins spirituels de la population», Benoît XVI a souhaité qu’une telle volonté chrétienne puisse se développer.
Le Monténégro fut, sous Léon XIII (1878-1903), le premier pays à majorité orthodoxe à signer un concordat avec le Saint Siège. Le pape a ainsi souhaité la poursuite de ce chemin sur lequel l’Eglise espère que tous convergeront dans l’engagement d’unir leurs forces «au service de la noblesse originelle de l’être humain». «L’Eglise y voit en effet une part significative de sa mission au service de l’homme», a-t-il ajouté.
Le pape a encore souhaité que le Monténégro ne manque pas de donner à l’Europe son propre apport actif aussi bien dans le domaine civil que politique, social, culturel et religieux. Le Saint-Siège a reconnu officiellement la République du Monténégro le 16 juin dernier. La République a en effet proclamé officiellement son indépendance le 3 juin, suite au référendum dissolvant l’Union de Serbie et du Monténégro. Le 16 décembre dernier, le Vatican et la nouvelle République ont établi des relations diplomatiques.
République indépendante depuis juin dernier
Benoît XVI avait reçu en audience le président de la République du Monténégro, Filip Vujanovic, le 16 janvier 2006. Le chef de l’Etat monténégrin l’avait alors invité à visiter la petite république des Balkans. Antun Sbutega, le premier ambassadeur du Monténégro auprès du Saint-Siège est né en 1949. Professeur d’économie à l’Université de Podgorica (Monténégro), il a émigré en Italie en 1991. Entre 1994 et 2006, il a travaillé pour l’oeuvre pontificale missionnaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples.
Par ailleurs, Benoît XVI a nommé, le 22 janvier 2006, Mgr Michael W. Banach représentant permanent du Saint-Siège auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et auprès de la Commission préparatoire du traité d’interdiction globale des expériences nucléaires (CTBTO). Le nouveau nonce, d’origine américaine, sera aussi observateur permanent du Saint-Siège auprès des organisations des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et auprès du Bureau des Nations Unies à Vienne. Mgr Banach travaillait jusqu’à présent au sein de la section pour les relations avec les Etats de la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège. Il remplace le nouveau nonce au Soudan, Mgr Leo Boccardi, nommé à Khartoum le 16 janvier dernier. (apic/imedia/be)