Vers une libéralisation de la messe selon le rite saint Pie V?

Rome: Le pape consultera une nouvelle fois les chefs de dicastère de la curie, le 7 avril

Rome, 6 avril 2006 (Apic) Le pape Benoît XVI a convoqué, une nouvelle fois, les chefs de dicastère de la curie romaine pour une réunion de réflexion le 7 avril 2006. La rencontre commencera à 10h30 dans la salle Bologne du palais apostolique au Vatican. . Selon la presse italienne, Benoît XVI aurait à peine signé (ou serait sur le point de signer) un Motu Proprio visant à libéraliser la messe selon le rite saint Pie V (ou Missel de 1962), l’une des exigences côté lefebvriste pour rentrer dans le giron catholique.

Le pape rencontrera ainsi l’ensemble des chefs de dicastère, cardinaux ou archevêques. Le 6 avril, déjà, il a déjà reçu successivement les cardinaux Ignace Moussa Daoud, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, Renato Martino, président des Conseils pontificaux Justice et Paix et pour les migrants et les itinérants, et Jean-Louis Tauran, archiviste et bibliothécaire du Saint-Siège. Le pape a aussi reçu Mgr Nikola Eterovic, secrétaire général du Synode des évêques.

Ces jours derniers, il s’est aussi entretenu avec le cardinal Dario Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé et président de la Commission «Ecclesia Dei» chargée des relations avec les membres de la Fraternité saint Pie X.

Il s’agira de la seconde rencontre officielle entre le pape et les chefs de dicastère. La première avait eu lieu à huis clos dans le palais apostolique, dans la matinée du 13 février.

Selon les habitudes pour ce genre de réunions, le Saint-Siège n’avait pas rendu public l’ordre du jour, ni donné d’autres précisions. Mais des indiscrétions avaient permis de savoir que, parmi les différents sujets abordés lors de la rencontre, figurait entre autres celui de la question de la réintégration des intégristes à l’Eglise catholique.

En outre, le 23 mars, Benoît XVI avait convoqué les cardinaux du monde entier pour une première journée de réflexion et de prière au Vatican, lors de laquelle la question des lefebvristes avait été à nouveau débattue. Mais aussi celle de l’accueil dans les diocèses des fidèles attachés au rite traditionnel.

Loin d’être acquis

Le Saint-Siège a ainsi clairement manifesté, à plusieurs reprises, son désir de réintégrer la Fraternité saint Pie X à l’Eglise catholique. Selon la presse italienne, Benoît XVI aurait à peine signé (ou serait sur le point de signer) un Motu Proprio visant à libéraliser la messe selon le rite saint Pie V (ou Missel de 1962), l’une des exigences côté lefebvriste pour rentrer dans le giron catholique.

Cependant, ceux-ci semblent loin d’accepter le Concile Vatican II, l’une des conditions requises pour leur retour dans l’Eglise catholique. «On comprend bien que les autorités romaines n’envisagent que difficilement de remonter à Vatican II comme à la cause de la crise, car cela équivaudrait à remettre en cause le Concile auquel elles demeurent fortement attachées. Et, en l’état, il faut reconnaître qu’aucune discussion doctrinale n’est possible», a ainsi déclaré Mgr Bernard Fellay, le supérieur général de la Fraternité saint Pie X le 25 mars dernier.

Durant le consistoire ordinaire privé du 23 mars, le pape a par ailleurs fait réagir les princes de l’Eglise sur la question de la condition des évêques émérites, sur celle de la réforme liturgique du Concile Vatican II ainsi que sur celle du dialogue entre l’Eglise et l’Islam. Le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, aurait aussi demandé à ses confrères leur opinion sur une réforme de la curie romaine. Ces questions pourraient à nouveau faire l’objet de débats au Vatican.

Benoît XVI a en effet entrepris des changements au sein de la curie en unissant la présidence du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants à celle du Conseil Justice et Paix, ainsi que celle du Conseil pour le dialogue interreligieux à celle du Conseil pour la culture le 12 mars dernier. Au Vatican, on évoque des changements et des nominations à venir, notamment au niveau des dicastères chargés de la liturgie, des communications ou des laïcs.

Durant ces réunions de consultation, le pape présente ses questions et ses propositions aux personnes convoquées. Il recueille alors leurs opinions, pour pouvoir ensuite prendre des décisions. (apic/imedia/ar/pr)

6 avril 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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