Rome: Le pape déplore la perte des racines chrétiennes de l’Europe
«L’apostasie silencieuse» du Vieux continent
Rome, 13 juillet 2003 (Apic) Le pape Jean Paul II a déploré la perte progressive des racines chrétiennes du continent européen, le 13 juillet lors de sa première apparition en public dans la résidence d’été des pontifes romains, à Castel Gandolfo. Avant de réciter la prière de l’Angélus, le pape a dénoncé une «apostasie silencieuse» à travers une «tentative» de vouloir construire une Europe «sans Dieu et sans Christ».
Deux semaines après la publication de l’exhortation apostolique «Ecclesia in Europa», le pape est de nouveau revenu sur le thème de la construction européenne et des racines chrétiennes du Vieux continent. Soulignant la période «historique» que traverse l’Europe, notamment à travers le processus de sa réunification et de son élargissement, il a affirmé que «les ombres ne manquent pas».
«La perte certaine de la mémoire chrétienne s’accompagne d’une sorte de peur à affronter l’avenir», a soutenu Jean Paul II. Précisant sa pensée, le pape a notamment déploré la «diffusion de l’individualisme», ainsi qu’»un croissant affaiblissement de la solidarité inter-personnelle» en Europe.
«On assiste comme à une perte de l’espérance, a-t-il ajouté, à la racine de laquelle on tente de faire prévaloir une anthropologie sans Dieu et sans Christ». Une allusion directe au débat concernant l’inscription des racines chrétiennes de l’Europe dans la future Constitution en cours de rédaction à Strasbourg.
«Paradoxalement, le berceau des droits de l’homme risque de perdre ses fondements, rongé par le relativisme et l’utilitarisme», a encore déploré Jean Paul II. «L’Europe donne l’impression d’une apostasie silencieuse de la part de l’homme rassasié».
Soulignant toutefois les «lumières» qui existent sur le continent européen, le pape a rappelé sa dernière exhortation apostolique, publiée le 28 juin dernier et entièrement consacrée au thème de l’Europe. «Ecclesia in Europa» rappelle notamment «l’urgence» pour les chrétiens de redonner l’espérance aux habitants du Vieux continent. L’Eglise, a conclu Jean Paul II, «peut offrir à l’Europe le bien le plus précieux, que personne d’autre ne peut donner : la foi, source de l’espérance qui ne déçoit pas».
Jean Paul II est apparu plutôt reposé, dans la matinée du 13 juillet. Il était descendu dans la cour de sa résidence d’été, où l’attendaient quelques centaines de pèlerins venus le voir. Arrivé à Castel Gandolfo trois jours plus tôt, le pape échappe notamment aux fortes chaleurs romaines, étant à près de 300 mètres d’altitude, en pleine campagne. «Un lieu certainement idéal pour le repos et la prière, grâce aussi aux grands espaces qu’offre la villa pontificale», affirmait Radio Vatican le 12 juillet. (apic/imedia/sh)