Rome: Le pape qualifie les JMJ d’»extraordinaire événement d’espérance»
Déchiffrer le message de fraternité lancé par les jeunes à Paris
Rome, 27 août 1997 (APIC) Devant quelque 8000 pèlerins, le pape Jean Paul II a qualifié les XIIe Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Paris d’»extraordinaire événement d’espérance» lors de l’audience générale du mercredi. Selon la tradition, cette audience de «retour de voyage» s’est tenue au Vatican, dans une salle Paul VI comble.
Cette leçon d’espérance donnée par les jeunes à Paris «déborde» sur le monde et l’Eglise «toujours jeune» du nouveau millénaire, a-t-il lancé. Le pape était arrive en hélicoptère de sa résidence d’été de Castelgandolfo.
Expliquant ce signe d’espérance, Jean Paul II a estimé que les jeunes ont dit au monde que la fraternité est possible, dans le Christ. «On voyait clairement que tous se sentaient comme chez eux, membres d’une unique et grande famille». Le spectacle offert par les jeunes sur l’immense esplanade de Longchamp a été la confirmation de cette vérité, a expliqué le pape: «Malgré la diversité des langues, des cultures, des nationalités, des couleurs de peau, jeunes gens et jeunes filles des 5 continents se sont donné la main, ont échangé des saluts et des sourires, ont prié et chanté ensemble». Une allusion aussi à la chaîne de fraternité enserrant Paris sur les boulevards des maréchaux le samedi matin.
Une réponse des jeunes à la mondialisation
La fraternité vécue à Paris lors de ces XIIe JMJ semble donc être la réponse des jeunes chrétiens à la mondialisation. A un monde parcouru par les divisions de toutes sortes, glacé par l’indifférence réciproque, exposé à l’angoisse et à l’aliénation globale, affirme le pape, «les jeunes ont lancé depuis Paris un message».
Jean Paul II déchiffre ainsi ce message de fraternité dans le Christ: «La foi dans le Christ crucifié et ressuscité peut fonder une fraternité nouvelle dans laquelle on s’accepte les uns les autres parce qu’on s’aime». Espérance donc, parce que foi et charité.
La foi dans le Christ mort et ressuscité a en effet été célébrée dans ce que le pape appelle le «triduum» de Paris. «Le fil conducteur qui a inspiré la réflexion et la prière et a relié ensemble les grands rassemblements, explique le pape, a été la référence à la célébration que l’Eglise accomplit dans le mystère pascal du Triduum sacré».
Comme un , première rencontre du pape avec les jeunes: le rassemblement «grandiose» au Champ-de-Mars, «dominé par la masse superbe de la Tour Eiffel». Le pape résume l’événement dans la «grande leçon de service du prochain offert par Jésus lors du lavement des pieds» et la méditation du soir sur le sacrement de l’eucharistie, comme «source» de cet amour.
La béatification de Frédéric Ozanam
La béatification de Frédéric Ozanam, le lendemain matin, dans le cadre «suggestif» de Notre-Dame de Paris, s’inscrit pour le pape dans cette dynamique. Il voit en effet dans le bienheureux un «apôtre de la charité» en même temps qu’une «figure d’intellectuel catholique profond».
Comme un «vendredi saint», les jeunes ont ensuite, souligne le pape, célébré le Chemin de Croix et médité sur l’amour du Christ dans le don suprême de sa vie pour le salut du monde . Puis c’était, dès le samedi soir, la «suggestive» veillée baptismale, dans la «cathédrale de lumière créée à Longchamp». Le pape parle aussi du «climat d’intense religiosité» dans lequel s’est déployée la liturgie, et de «style approprié» pour la musique et les chants inspirés par diverses cultures. Le pape a voulu y réfléchir sur le sens de la nouvelle naissance du chrétien et son appel à vivre un rapport de communion personnelle avec le Rédempteur.
Le thème de ces JMJ portait en lui une telle dynamique. «Venez», c’est-à-dire, mettez-vous en route vers le Christ, et «Voyez», c’est-à-dire, «découvrez toujours davantage son identité véritable». Or, le vrai visage du Christ se manifeste dans la «folie» de la Croix qui manifeste paradoxalement la «sagesse suprême de l’amour». Et celle-ci se manifeste dans la table eucharistique. Ainsi, les jeunes découvrent la réalité de «l’unique Corps mystique» du Christ, qui rassemble dans une unité profonde des personnes venant de tous les coins de la terre.
Fraternité et unité, ont ainsi rassemblé à Longchamp des jeunes de quelque 160 pays, précise Jean Paul II, pour